La péréquation, un indice de la faiblesse économique du Manitoba
La péréquation est un programme du gouvernement fédéral qui permet aux gouvernements provinciaux moins prospères de fournir à leurs résidents des services publics sensiblement comparables à ceux d'autres provinces, à des taux d'imposition sensiblement comparables d’une province à l’autre. Ce programme est si important au fonctionnement du pays que son objectif est inscrit dans la Constitution canadienne depuis 1982 : « Donner aux gouvernements provinciaux des revenus suffisants pour les mettre en mesure d'assurer les services publics à un niveau de qualité et de fiscalité sensiblement comparable. » Le gouvernement fédéral annonçait la semaine dernière que, sous ce programme, le Manitoba recevrait 2 037 millions $ en 2018-2019, une augmentation de 11 % par rapport à l’année dernière. Sur les réseaux sociaux, un député fédéral libéral s’est exclamé : « La plus grande augmentation depuis plus d’une décennie! » Qu’on retienne les applaudissements : le gouvernement actuel n’a rien fait pour assurer cette augmentation de 217 millions $, et les députés n’ont aucun rôle à jouer dans cette décision. Le gouvernement a tout simplement appliqué les mêmes formules que celles qu’utilisait l’ancien gouvernement. Que signifie cette augmentation des paiements de péréquation au Manitoba? Elle souligne le fait que l’économie progresse plus lentement que dans les autres provinces. Le Manitoba a de moins en moins la capacité de payer ses services publics à partir de ses propres ressources. Sa dépendance au gouvernement fédéral augmente. Il n’y a donc pas matière à applaudir les recettes supplémentaires du Fédéral. Elles symbolisent la faiblesse économique du Manitoba. Le gouvernement Pallister fait face à un défi accru de stimuler l’économie manitobaine.