Les premiers missionnaires, c’était les Métis
Madame la rédactrice, J’ai lu avec beaucoup d’intérêt l’article sur la pièce de théâtre de Rhéal Cenerini intitulée 1818 dans La Liberté
du 7 au 13 février. 1818, voilà toute une date! Merci Rhéal, merci beaucoup! Il y a quelques mois passés, je discutais avec quelqu’un qui était en contact avec une équipe qui préparait la célébration du bicentenaire de la venue de Mgr Provencher à la Colonie de la Rivière‐Rouge. Cette personne me parlait des époques des archevêques de Saint‐Boniface. Je me Ah, non! Pas encore ça… suis dit : Cela m’a fait revivre un souvenir, qui remonte au 19 octobre 1952, jour de mon ordination à Saint‐Laurent. Nous étions tous rassemblés dans la salle paroissiale pour fêter. Le maître de cérémonies s’est levé et a dit : Toutes nos félicitations Dominique! Tu es le premier missionnaire de SaintLaurent!… Quelques minutes plus tard, je rencontrais mon oncle, le père
Claude Kerbrat, omi, Breton de la Bretagne et missionnaire auprès des Autochtones dans l’Ouest depuis
Qui est cet 1919. Il était furieux : ignorant qui dit de telles sottises? Ne sait-il donc pas que plusieurs grandsparents des Métis qui sont ici aujourd’hui furent eux les premiers missionnaires à Saint-Laurent et dans toute la région de Camperville? Et cela bien avant la venue des premiers prêtres, religieux et religieuses au Manitoba! 1818 Merci Rhéal pour ta pièce ! Il est temps d’ouvrir nos yeux et notre coeur pour découvrir la vraie histoire du commencement de l’évangé‐ lisation de l’Ouest et du Grand‐Nord. Comme tu le dis si bien, cela faisait déjà 50, 75 ou même 100 ans que les Métis avaient fait connaître Jésus aux autres. Ce que tu dis m’a aussi ramené à une autre expérience personnelle. Durant mes 11 années d’enseigne‐ ment à Saint‐Boniface, j’ai eu de très pastorale certaines cela Winnipeg, nombreuses travailler à me l’aise. venait, réserves. auprès avec Je et occasions ne car parfois eux comprenais des J’aimais je et Autochtones n’avais je de même me faire beaucoup pas sentais jamais de d’où sur la à étudié Nations. la culture des Premières tard Ce que n’est j’ai que pris quelques conscience années plus que j’avais inconsciemment acquis ces connaissances dans mon village natal de Saint‐Laurent, au contact des Métis et des Tchigars et des Tchite illes durant les 20 premières années de ma vie. Ce sont eux, ce sont elles qui m’ont inculturé et préparé à travailler en pastorale auprès des Autochtones. Kitche Meegwetch! Merci beaucoup, amies métisses et amis métis, de m’avoir partagé votre culture, que je ressens être la mienne aussi! Dominique Kerbrat, omi Le 8 février 2018