Avertissement : turbulences à l’horizon de la politique canadienne
Un calme relatif caractérise la politique canadienne depuis quelques années. La querelle existentielle Québec-Ottawa n’est plus d’actualité. L’économie se porte bien. La réconciliation avec les peuples autochtones s’avère difficile, mais progresse néanmoins. Le gouvernement Trudeau a même réussi à trouver des terrains d’entente avec presque toutes les provinces sur des questions difficiles comme la santé et l’environnement.
Ce calme risque pourtant d’être sérieusement perturbé par une série d’élections prévues dans les prochains 18 mois. Le 7 juin prochain, les Ontariens vont aux urnes pour élire, à moins d’un revirement spectaculaire dans les intentions de vote, un ignorant d’extrême droite farouchement hostile à toute taxe sur le carbone. En mai 2019, les Albertains vont tout probablement se doter d’un gouvernement qui voudra faire marche arrière dans la lutte contre les changements climatiques. Or dans cette lutte, l’Ontario et l’Alberta sont en ce moment les principaux alliés de M.Trudeau.Et n’oublions pas les élections au Québec le 1er octobre prochain, où une victoire possible de la Coalition Avenir Québec, un parti nationaliste de droite, risque de compliquer davantage la donne.
Même s’il devait être reporté au pouvoir aux élections générales d’octobre 2019,M.Trudeau verra sa marge de manoeuvre sérieusement circonscrite par l’hostilité de plusieurs provinces, dont certaines étaient auparavant ses alliées. Or la réélection de M. Trudeau est loin d’être assurée. Un gouvernement fédéral dirigé par Andrew Scheer viendrait consolider le cercle des gouvernements insensibles à la réalité des changements climatiques.
Après une longue accalmie, le Canada se dirige vers une période de turbulences et d’abandon de ses responsabilités internationales. Seule l’ampleur de la tempête reste à déterminer.