Enfin les néos s’attaquent à l’intimidation et au harcèlement
«Le pouvoir est l'aphrodisiaque suprême. » En 1973, Henry Kissinger, l’ancien secrétaire d’État américain des présidents Nixon et Ford, exprimait ainsi la dynamique qui régnait dans les milieux politiques de l’époque. Sa remarque lapidaire pourrait bien résumer les enjeux débattus au congrès annuel du Parti néodémocratique du Manitoba la fin de semaine dernière. Les délégués ont adopté toutes les recommandations proposées pour combattre l’intimidation et le harcèlement psychologique et sexuel à l’intérieur du parti. Pour un parti qui se targue depuis longtemps de favoriser l’avancement du statut de la femme, le rapport des commissaires chargées de faire enquête doit être amer. Elles ont découvert un environnement de travail et une atmosphère toxiques où les comportements inappropriés ont été tolérés par des membres importants du parti depuis plus de 17 ans. Elles décrivent dans un rapport de 11 pages un milieu dans lequel les employés et même certains élus étaient intimidés par des personnes très influentes. C’est la loyauté au parti qui primait. Et cet état d’esprit se manifestait tant chez les femmes que chez les hommes en position de pouvoir. Les délégués ont accepté de mettre en place des mécanismes qui permettraient de prévenir une répétition des abus documentés. Depuis les dénonciations hautement médiatisées de personnalités américaines très connues, il est devenu impossible d’ignorer l’incidence élevée de l’intimidation et du harcèlement dans les milieux de travail et d’ailleurs dans la société en général. L’expérience du parti qui a gouverné le Manitoba pendant 17 ans est un rappel percutant qu’il nous reste beaucoup de travail à faire pour changer les mentalités.