À l’horizon : un dur coup s’annonce pour nos ventes d’énergie
Pendant 70 ans, les États-Unis ont importé plus d’énergie qu’ils n’en ont exporté. Mais dès 2022, ce ne sera plus le cas. Quel sera l’impact pour le Canada?
Examinons les faits. Le Canada exporte 80 % de sa production de pétrole brut, 46 % de son gaz naturel et 14 % de son électricité. Avec de telles proportions, on comprend pourquoi la crise financière de 2008-2009 a porté un dur coup au secteur énergétique. Même si depuis l’économie canadienne s’est rétablie de la crise, le secteur énergétique demeure en perte de vitesse. À preuve : entre 2008 et 2017, les exportations de pétrole brut ont beau avoir augmenté de 6,5 % annuellement, et l’électricité de 3,2 %, il reste que les exportations de gaz naturel ont chuté de 1,2 % annuellement. Celles liées aux produits d’énergie de pétrole raffiné ont certes augmenté de 0,8 %, mais il s’agit d’évidence d’un rendement faible. Les prix reflètent déjà à la fois la demande relativement faible pour l’énergie et notre surplus de production. Depuis 2014, les prix ont d’ailleurs chuté. Pour le pétrole brut de 5,6 %, le gaz naturel (9,8 %), le pétrole raffiné (2,5 %) et l’électricité (5,8 %). Ce qui aura une grande influence sur les futurs investissements dans le secteur énergétique. Toutes ces données objectives ne sont pas de bon augure pour nos producteurs canadiens. S’impose donc à l’esprit une question cruciale : le Canada pourra-t-il trouver de nouveaux marchés? Et quel rôle pourrait jouer l’oléoduc de Kinder Morgan, cette pomme de discorde entre l’Alberta et la Colombie-Britannique, que Justin Trudeau a déclaré d’intérêt national? À suivre…