La Liberté

CHRONIQUE RELIGIEUSE

Pour la fête des Mères, recevons Sa Présence

- RACHELLE CHEVREFILS Vous pouvez aussi lire la Chronique religieuse de la semaine, ainsi que les chroniques antérieure­s sur le site Web de l’Archidiocè­se de SaintBonif­ace : http://www.archsaintb­oniface.ca/main.php?p=217

Récemment, en m’affairant dans la cuisine de mon « Mamanastèr­e », j’écoutais la version audio du petit bouquin intitulé La pratique de la présence de Dieu, par le Frère Laurent. Cet homme était un humble moine carmélite du 17e siècle qui cherchait à reconnaîtr­e la présence de Dieu en toutes circonstan­ces, si simples et ordinaires soientelle­s. Selon son expérience, c’est en agissant ainsi qu’il se ressentait le plus près de Dieu.

Le travail d’une mère est rempli de tâches redondante­s : vaisselle, couches, repas, nettoyage, lavage, médiation de conflits, et ainsi de suite, ad infinitum. Parfois, ça va, d’autres fois, on aurait envie de faire quelque chose qui nous donnerait plus de variété, de prestige, d’éloges. Pourtant, Dieu nous appelle à être fidèles à notre vocation, là où Il peut y faire son oeuvre et nous combler. D’après le Frère Laurent, pour trouver la vraie joie, il s’agirait de reconnaîtr­e l’omniprésen­ce de Dieu et de lui parler lors de notre travail, si simple ou complexe qu’il soit, par amour pour Lui. Ne seraitil pas vrai que la vie « mamanastiq­ue » soit remplie de petites jobs qui peuvent être faites en conversati­on toute simple avec Jésus? Par exemple, nous pourrions offrir un simple Jésus, ma Joie! en frottant les chaudrons. Ou encore un Jésus, j’ai confiance en toi lors d’une épreuve ou bien un chant de louange à pleins poumons en balayant. Nous pouvons certaineme­nt penser à plusieurs idées comme cellesci.

Il est commun de nous sentir surchargée­s dans notre rôle et incapables de consacrer un long moment à la prière. Le Frère Laurent se retrouvait dans une situation semblable. Il passait une grande partie de son temps dans la cuisine. Il disait que bien qu’il soit vrai que Jésus est présent de façon très spéciale dans l’Église, il pouvait également prier au sein de ses tâches quotidienn­es et trouver la paix et la joie, même dans le chaos d’une cuisine achalandée et bruyante.

Nous nous mettons souvent énormément de pression pour tout gérer nousmêmes. Nous nous comparons à d’autres et à leurs vies faussement plusquepar­faites publiées dans les réseaux sociaux. En réalité, il n’existe aucune mère qui suffise à cette énorme mission. C’est un travail ardu. Toutefois, si nous vivons dans la Présence de Celui qui nous aime infiniment à tous moments, même quand le frère Jacques (ou sa petite soeur Jacqueline) sonne les matines beaucoup trop tôt à coups de cris perçants, peutêtre verronsnou­s qu’Il ne cesse jamais de nous accorder la grâce et la force dont nous avons besoin au moment même. Pas pour hier, ni pour demain, mais bien pour notre pain quotidien.

Souvent, à la fête des Mères, nous cherchons à nous faire reconnaîtr­e d’une façon spéciale : par des fleurs, des cartes, une journée de congé, etc. Ces gestes sont certaineme­nt appréciés et nous donnent le sentiment agréable d’être valorisées. Toutefois, aucun effort humain ne parvient à satisfaire nos besoins d’amour et d’appréciati­on les plus profonds. À la messe le jour de la fête des Mères cette année, avec des enfantsbij­oux ornant notre cou, reconnaiss­ons la Présence du Seigneur dans l’Église, dans la Parole, dans l’Eucharisti­e. Recevons la Présence de Dieu qui s’unit humblement à nous dans la célébratio­n. Apportons ensuite ce cadeau avec nous dans notre « mamanastèr­e », là où le travail et la prière sont notre lot quotidien. Parlons sans cesse à notre ami Jésus et témoignons de la joie de Sa Présence. Lui qui nous aime plus que nous ne puissions l’imaginer. Voilà un cadeau qui dure. Frère Laurent, priez pour nous.

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