La Liberté

REDÉCOUVRI­R SES RACINES

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Erin Verrier a 37 ans et a toujours su qu’elle était métisse. Elle raconte : « Je ne me souviens plus vraiment du moment où je l’ai su. Du plus loin que je me souvienne, cela a toujours fait partie de mon identité. » Sa famille est originaire de Bélair, dans la campagne du Manitoba. Dans ce petit village, elle passait énormément de temps avec ses grands-parents. « Je suis fière de mes ancêtres, spécialeme­nt de mes grands-parents. Mon grandpère était un pécheur et il vivait de la terre. Il avait une grande connexion avec la nature. Il avait développé des habiletés que l’on n’a pas ici en ville. » Il y a dix ans, Erin s’est rendue au Centre du patrimoine pour effectuer une recherche de preuve d’ascendance métisse. Cette recherche est requise pour obtenir sa carte métisse auprès de la FMM. « Quand la généalogie était terminée, ma mère m’a dit ‘voilà ce qu’est être Métis’. J’ai découvert que beaucoup de mes ancêtres sont venus travailler ici pour la Compagnie de la Baie d’Hudson. C’est comme ça que la nation métisse a commencé, lors du commerce de fourrures. » La passion d’Erin Verrier : la reconstitu­tion historique, en habits d’époque. Ce sont ses racines métisses qui lui ont donné envie de se lancer plus sérieuseme­nt dans ce hobby. « Je faisais déjà de l’interpréta­tion en habits d’époque avant de connaître ma généalogie. Depuis, cela a pris un autre sens. C’est devenu plus réel de rejouer des scènes de 1815 et de parler de cette histoire ». Erin poursuit : « C’est émouvant de réinterpré­ter cela et en même temps de faire partie de cette histoire. Les noms de mes ancêtres sont plus vivants pour moi, à présent, quand je réinterprè­te historique­ment la période durant laquelle ils ont vécu. » En plus de cette passion, ses racines métisses ont aussi guidé Erin dans sa vie profession­nelle. Elle a d’ailleurs travaillé pour la Société historique de Saint-Boniface durant deux ans. Concrèteme­nt, elle aidait les gens à s’inscrire pour commencer leur recherche généalogiq­ue. « La diversité du peuple métis est si vaste. Je n’imaginais pas ça. Les gens venaient du Manitoba mais aussi de tout le Canada ». Ensuite, Erin a travaillé pour la FMM. « Une grande partie de mon travail était d’identifier les gens qui appartienn­ent à la nation métisse. Toutes ces personnes que j’ai rencontrée­s m’ont guidée dans mon parcours, elles ont contribué à la personne que je suis aujourd’hui. » À travers son parcours et ses choix, Erin Verrier s’est rendue compte d’une chose : « Je veux éduquer les gens à ce que cela représente, d’être Métis. »

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ERIN VERRIER

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