La Liberté

Papa, authentiqu­e fils de pionniers

- Par Daniel BAHUAUD

J’ai déjà hâte au concert des Sons of the Pioneers. Le 14 juin, on sera à quelques jours de la Fête des pères. Et la musique de cow-boy me fait invariable­ment penser à mon père Hector, décédé en 2013.

Élevé sur une ferme à Saint-Lupicin, mon père était un véritable fils de pionniers, les Bahuaud ayant défriché la terre à la fin du 19e. Il adorait les chansons des cow-boys parce qu’il partageait avec eux ce contact constant avec la nature – la ferme, la traite des vaches, les promenades à cheval, les semences, les récoltes, la respiratio­n du rythme des saisons. L’enseigneme­nt a beau l’avoir conduit à Winnipeg, mon père avait conservé ses tripes rurales. Chaque année, il partait à la chasse avec son frère Hervé. Et au temps des récoltes, on le retrouvait sur la combine d’Hervé. Pour lui, Tumbling Tumbleweed­s et Ghost Riders in the Sky, c’était plus que des chansons. C’était le reflet berçant d’un art de vivre. Je l’ai souvent entendu fredonner les airs des Sons of the Pioneers. Il aimait se laisser porter par le country western de Hank Williams et l’art de yodeler de Wilf Carter. Au grand dam de ma mère Cécile, qui ne supportait pas « ce vacarme ». Au moins, ma mère (une Courcelles de Sainte-Agathe) a goûté son plaisir le jour où Hector a chanté du Beethoven avec la Chorale des Intrépides. Bien joué, M’man. Beethoven et moi sommes de grands amis. Mais les cow-boys musicaux aussi. Quand P’pa et moi regardions une reprise de Gunsmoke, il pointait souvent le doigt à la télé. Il tenait à me rappeler que Ken Curtis, qui campait Festus le vieux cow-boy et shérif adjoint de Dodge City, avait chanté pour les Sons of the Pioneers. La Fête des pères s’annonce avec quelques jours d’avance pour moi…

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