Chacun son mot, son trait, sa couleur, sa note
En mai, 23 élèves de la classe d’arts visuels du Collège Louis-Riel (CLR) ont uni leurs efforts pour réaliser une peinture murale reflétant leur vision du Manitoba dans l’un des couloirs du Centre culturel francomanitobain (CCFM). Cette idée est née à l’automne 2017, alors que l’artiste paysagiste Brigitte Dion présentait son travail au CCFM. « La responsable de la programmation au CCFM pensait que ce serait intéressant de donner aux élèves la chance de travailler avec une artiste, et j’ai pensé la même chose », se souvient l’enseignant du CLR, Bertrand Nayet. Pendant six séances, les jeunes de 11e et 12e années ont donc travaillé au CCFM sous la supervision de Brigitte Dion. « Ils ont d’abord travaillé avec leur enseignant, en salle de classe, sur la conception de l’oeuvre et les éléments à incorporer pour représenter le Manitoba », précise l’artiste. Pour Bertrand Nayet, ce thème était « le plus rassembleur, car un lieu connu de tous évoque chez tous des images, des idées et des sentiments familiers ». Un travail coopératif Tout au long du projet, les élèves ont pu bénéficier des conseils de Brigitte Dion. « Je leur disais de ne pas se décourager et d’être patients. Peindre se fait par couches. Ils venaient avec leur musique et chantaient pendant qu’ils peignaient. » Dora, en 11e année, était ravie de pouvoir travailler sur ce projet. « J’aime l’art et j’aime créer. C’est une façon pour moi de m’exprimer. Pour la peinture murale, j’ai décidé de peindre des photos d’élèves de l’école au-dessus des paysages. » La jeune artiste était très intéressée par le thème choisi. « On a mis tout ce qu’on connaissait de notre communauté et de notre province, et je pense que ça montre qu’on s’intéresse à notre environnement. « Travailler ensemble sur ce projet nous a aussi permis de mieux communiquer. J’ai vu des élèves plutôt timides échanger des idées avec les autres et avoir de nouvelles connexions. » Entretenir la flamme artistique des élèves est important pour leur enseignant d’art. « Nous consommons constamment de l’art, il est tout aussi important que nous puissions en créer afin de participer à la conversation. Parce que chacune et chacun a son mot à dire, son trait à tracer, sa couleur à répandre, sa note à jouer », conclut Bertrand Nayet.