DEVENIR POMPIER, COMME RÉAL BEAUDET
Tout petit, Réal Beaudet se voyait déjà pompier. Il vit son rêve depuis maintenant 18 ans comme pompier à Winnipeg, et tire avantage de toutes les évolutions qui entourent son métier.
Lorsqu’il passait du temps avec son oncle, à présent pompier à la retraite, Réal Beaudet lui posait toujours des questions. « Il nous parlait des interventions qu’il faisait avec son équipe, et ça me plaisait beaucoup. Alors quand j’ai terminé le Collège Louis-Riel en 1992, j’ai postulé pour entrer au Collège Incendie du Manitoba. »
Placé sur liste d’attente, Réal Beaudet a dû attendre trois ans avant d’accéder à la formation. « J’ai suivi un programme d’un an, où j’ai appris les métiers de pompier et de secouriste. Quand j’ai terminé, la Ville de Winnipeg n’engageait pas de pompiers, alors je suis parti travailler comme secouriste à Sainte-Anne, pour maintenir mes aptitudes. »
Il y a passé cinq ans. « La Ville a rouvert des postes en 1998, mais j’ai échoué au test physique. Même quand on termine une formation en centre spécialisé, le Service d’incendie et de soins médicaux d’urgence de Winnipeg nous donne ses propres tests théoriques et pratiques pour s’assurer qu’on est capable de faire la job. J’ai été accepté comme pompier en 2000. » Dans sa jeunesse, Réal Beaudet s’imaginait comme beaucoup qu’être pompier, c’était « des feux tout le temps. Mais s’il y avait des incendies tous les jours, il n’y aurait plus de ville! » Cependant, sa première garde n’a pas contribué à lui faire voir les choses autrement.
« Pendant ma toute première soirée comme pompier, on a été appelé pour l’incendie d’une maison de deux étages sur la rue Langside. Je suis rentré avec le capitaine, et on est monté à l’étage. Tout était en feu, c’était fou ! Ce soir-là, on est rentré à la caserne, on a nettoyé tout le matériel, on a changé l’équipement. Et une heure plus tard, on a été appelé pour un autre incendie sur Ellen. » Pour le pompier, c’était un rêve devenu réalité. « C’est pas mal excitant quand tu as fait ta formation, et tout d’un coup, tu es capable d’utiliser ce que tu as appris. Même si finalement, être pompier, ce n’est pas seulement éteindre des incendies, le métier est encore mieux que ce que j’imaginais. Chaque appel est différent, et on rencontre toujours des défis. Le point commun, c’est que quelqu’un a toujours besoin de notre aide. »
L’avancée des sciences et les nouvelles technologies ont permis une évolution du métier de pompier. « Il y a eu beaucoup de changements dans ma job depuis que j’ai commencé. On apprend toujours de nouvelles choses qu’on peut appliquer sur le terrain. Maintenant, on utilise des ordinateurs, on en sait plus sur les comportements du feu. Je cherche toujours à en savoir plus. »
Si bien qu’en 2017, Réal Beaudet a suivi le cours de certification pour devenir lieutenant. « Je suis certifié officier. Pour l’instant, je suis lieutenant intérimaire. Je remplace le lieutenant quand il est malade ou en vacances. À ce poste, je vois le travail sous un angle différent. Le lieutenant est un superviseur, donc il a un rôle différent sur les appels. »
Réal Beaudet pourra devenir lieutenant à temps plein lorsqu’un des lieutenants en poste partira à la retraite ou sera promu. « Il y a différents niveaux d’officiers dans le département. Si je veux devenir capitaine, je devrai passer une autre certification. Puis il y a le chef de district, qui est responsable de plusieurs casernes. Le plus haut grade sur le terrain est le chef de peloton. Il y en a quatre à Winnipeg, et chacun est responsable d’un service de garde. » Outre les évolutions du métier, Réal Beaudet a également constaté un changement de mentalités. « Dans le temps, chez les pompiers, il fallait être macho. Aujourd’hui, avec les troubles post-traumatiques, les gens réalisent qu’il faut faire preuve d’empathie. On comprend mieux comment le métier peut affecter mentalement, que ce n’est pas juste de la déprime, et que ça peut ruiner des vies et des familles. »
À travers le département, des programmes sont mis en place pour venir en aide aux pompiers qui en ont besoin. « On a des employés qui sont là pour parler, et j’encourage les gars à ne pas hésiter à rencontrer un professionnel. Moi, je fais du sport pour me changer les idées. Et je me sens chanceux avec ma famille. Quand je rentre chez moi, je prends vraiment le temps d’apprécier ma vie. »