La Liberté

Des pistes pour trouver son meilleur ami

Vous voulez un animal de compagnie. Comment faire un choix éclairé? Catherine Paquin, vétérinair­e depuis 2007, qui travaille depuis 2012 à la clinique vétérinair­e Anderson à Saint-Boniface, conseille.

- DANIEL BAHUAUD dbahuaud@la-liberte.mb.ca

Comment savoir quel animal se procurer?

Catherine Paquin : « C’est là le noeud de la guerre. Il faut tenir compte de sa personnali­té, de ses goûts. Le chien a besoin d’exercice tous les jours. Et c’est un animal très social. Êtes-vous une personne qui a besoin de bouger? Le chien est peut-être pour vous.

« Le chat, quoi que social, est plus sédentaire. Si vous êtes du genre à vous installer sur le divan avec un bon bouquin, le minou est peut-être pour vous. Si vous êtes indécis, il y a des refuges qui permettent d’apporter un animal chez soi pendant quelques jours. C’est alors qu’on peut découvrir une allergie. Ou encore on réalise qu’avoir un animal, c’est du travail. Un excellent outil est petfinder.com. C’est un grand répertoire en ligne des animaux propices à l’adoption. On y trouve des descriptio­ns, des photos et les coordonnée­s du refuge dans votre région. »

Choisir un animal n’est qu’une première étape…

C. P. : Absolument. Il faut que ce soit une décision réfléchie pour éviter des regrets. Trop souvent, les animaux sont abandonnés par des maîtres qui n’ont pas pensé à leur environnem­ent et leur train de vie. Où serez vous dans 5, 10, 15 ou 20 ans? Vendrez-vous votre maison pour vivre en appartemen­t? Comptez-vous avoir des enfants? Et si vous avez des enfants, est-ce qu’ils s’occuperont de l’animal?

« En 2018, avec les avancées en sciences vétérinair­es, on doit prévoir 20 ans pour un chat. Et certains oiseaux, comme le perroquet, peuvent vivre jusqu’à 100 ans. »

Il faut aussi avoir les moyens…

C. P. : « Oui. Et pas seulement pour la nourriture, les brosses ou les laisses. Il faut tenir compte des soins vétérinair­es, comme la stérilisat­ion, les vaccins, la prévention des tiques et des puces. Et les urgences. Un animal peut ingérer des corps étrangers ou se faire frapper par une voiture. Les lys et les poinsettia­s sont toxiques pour les chats. Malheureus­ement, ces fleurs se mangent.

« Certains maîtres mettent un peu d’argent de côté à tous les mois pour les imprévus. D’autres paient une assurance santé pour leur pitou. Plusieurs compagnies offrent une variété de forfaits. »

Où trouver son animal?

C. P. : « J’encourage d’adopter des refuges ou des sociétés de secours. C’est rendu très facile, puisque plusieurs animalerie­s sont associées à ces refuges. Par exemple, Pet Land a des comptoirs de la Winnipeg Humane Society. « L’avantage est que vous aidez à diminuer la surpopulat­ion animale. Et en adoptant un animal à ces endroits, vous libérez une place pour un nouvel animal qui est en besoin. Les refuges sont pleins à craquer. Et ceux qui cherchent des animaux de race pure ne seront pas déçus. 25 % des chats et chiens dans les refuges sont des races pures.

« Il y a aussi un avantage financier. C’est moins cher d’adopter d’un refuge que si on vous donnait un animal. Les premiers vaccins, un traitement de vermifuge, la stérilisat­ion et l’installati­on d’un tatouage ou d’une micro-puce pour fins d’identifica­tion font généraleme­nt partie du prix d’achat. On n’a ensuite qu’à s’occuper des examens annuels et des injections de rappel. C’est un très bon marché. »

Et si on préfère acheter d’un éleveur…

C. P. : « Il faut s’assurer que l’éleveur est responsabl­e. Un bon éleveur sera transparen­t. Il te permettra de visiter l’endroit où l’animal a grandi. Un bon éleveur sera vigilant. C’est lui qui, en quelque sorte, sélectionn­e l’acheteur. »

Faut-il toujours stériliser son animal?

C. P. : « Oui. À moins de vouloir faire reproduire l’animal. Même dans ces cas, je conseille la stérilisat­ion après la naissance des petits. La stérilisat­ion contribue à éviter des cancers, comme ceux de la prostate, des testicules et du sein.

« Dans la plupart des cas, la stérilisat­ion peut être effectuée dès qu’un animal a quelques mois. Pour les chiens de grande taille, comme les bergers allemands, les grands danois, les labradors et les dobermans, il vaut mieux attendre qu’ils aient atteint leur pleine taille. Ça peut prendre un ou deux ans. »

On dit parfois que c’est l’animal qui choisit son maître…

C. P. : « Beaucoup de maîtres me le disent. Je crois que c’est vrai. Les animaux sont perceptibl­es aux émotions. Ils ressentent la personnali­té. Ils sont sensibles à ce que nous ressentons, sans même qu’on le sache. Quand un déclic se produit entre un animal et un humain, c’est signe qu’ils seront de grands amis. »

On est heureux de notre choix, tout va bien, mais on part en voyage. Que faire?

C. P. : « Ça dépend de l’espèce et de la personnali­té de votre animal. D’excellents services de garde existent. Et certains chiens les adorent, parce qu’ils sont stimulés. Généraleme­nt, les chiens supportent mal l’absence de leur maître.

« Les chats peuvent s’adapter à une certaine solitude. Par ailleurs, ils aiment leurs habitudes et leur environnem­ent. Pour un chat de maison, la résidence est son territoire. Les félins supportent moins bien d’être déplacés. Ils sont plus à l’aise lorsque quelqu’un visite lamaison et passe un peu de temps avec eux. Même scénario pour les reptiles. Vaut mieux les garder dans leur terrarium à la maison. »

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La vétérinair­e Catherine Paquin et R J, la mascotte de la Anderson Animal Hospital.
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