La Liberté

Dialoguer pour sauver les abeilles

-

2018 s’annonce déjà catastroph­ique pour les apiculteur­s canadiens. Le printemps tardif dans plusieurs régions a affaibli les abeilles. Et les pesticides néonicotin­oïdes continuent de faire encore leurs ravages. Résultat : des pertes de 40 % des abeilles en Saskatchew­an, de 50 % au Québec et de 70 % en Ontario. David Osterman est apiculteur spécialist­e en pollinisat­ion pour Agricultur­e Manitoba depuis 14 ans. Le scientifiq­ue s’inquiète pour le Manitoba, bien qu’il note que les pertes se chiffrent à juste 35 %. « Agricultur­e Manitoba propose plusieurs solutions. Nos recherches ont prouvé que les nids d’abeilles peuvent absorber des résidus chimiques des pesticides. On conseille donc aux apiculteur­s de les remplacer périodique­ment. « Et nous sensibilis­ons les agriculteu­rs sur les effets des pesticides. Nous avons un guide des pesticides, qui liste l’impact de différents produits. Les agriculteu­rs peuvent choisir un pesticide moins toxique.

« Il y a même des techniques qui réduisent les risques pour les abeilles. Un fermier peut arroser le soir, lorsque les abeilles ne sont pas actives. Au bout de quelques heures, le pesticide s’est suffisamme­nt décomposé pour ne pas être mortel. Aussi, un agriculteu­r peut éviter des journées venteuses, ou le matin, lors de l’éclosion des fleurs. » David Osterman préconise également le dialogue ouvert entre les apiculteur­s et les agriculteu­rs. « Le Conseil du miel du Canada et Crop Life Canada ont ensemble développé l’applicatio­n BeeConnect­ed. Le logiciel permet aux apiculteur­s d’entrer la position de leurs ruches. Les agriculteu­rs ont accès à ces données. Et un dialogue peut être entamé par l’entremise de l’applicatio­n. C’est un outil utile. C’est essentiel de pouvoir se parler. La perte d’abeilles peut être évitée. »

Newspapers in French

Newspapers from Canada