Il faut partager une compréhension profonde du passé
Madame la rédactrice,
Nous apprenions le 15 août que le gouvernement fédéral propose de créer une journée nationale pour rendre hommage aux survivants des pensionnats autochtones. C’est ainsi que le gouvernement fédéral répondrait au 80e des 94 « appels à l’action » de la Commission de vérité et réconciliation. Selon la Commission, un jour férié aurait pour but « d’honorer les survivants, leurs familles et leurs collectivités et s’assurer que la commémoration de l’histoire et des séquelles des pensionnats demeure un élément essentiel du processus de récon‐ ciliation. »
L’Union nationale métisse Saint‐ Joseph du Manitoba appuie cette proposition du gouvernement fédéral. Pendant plusieurs générations, les peuples autoch‐ tones ont été profondément touchés par l’établissement des pensionnats. Des familles et des communautés ont été déchirées, et des enfants traumatisés et abusés. Cette longue expérience a marqué et continue de marquer les relations entre les membres des communautés autochtones et la société canadienne dont elles font partie.
Sur le plan humanitaire, il est essentiel que tous les Canadiens partagent une compréhension profonde du passé afin de pouvoir se comprendre, compatir et tracer le chemin de l’avenir. Car bien sûr la proposition du gouvernement fédéral ne peut pas se limiter à rappeler le passé. Il faut profiter de l’occasion pour comprendre l’impact des écoles résidentielles sur le présent, et pour bâtir un avenir qui respecte les Autochtones du Canada et qui ouvre la porte à la réconciliation. C’est cette vision d’avenir qui donnerait son sens à la proposition fédérale.
Une journée nationale serait une occasion pour tous les Canadiens de se renseigner sur ce que les peuples autochtones ont vécu dans les pensionnats, sur les séquelles de cette expérience et sur les gestes de réconciliation qu’ils pourraient entreprendre.
Le gouvernement fédéral consulte les Autochtones pour déterminer la date de cette Journée nationale. Pour l’instant, deux dates sont à l’étude : le 21 juin, Journée nationale des Autochtones, et le 30 septembre. Nous préférons la date du 30 septembre, justement parce que le 21 juin est déjà très chargé d’activités. Il importe de se concen‐ trer sur l’expérience des écoles résidentielles et sur les actions que nous pourrions prendre pour créer un avenir positif. Ce serait aussi une excellente occasion d’enseigner aux élèves dans les écoles du pays ce qui s’est passé et comment nous pourrions nous comporter à l’avenir.
Vive les Métis!
La présidente de l’Union nationale métisse, Paulette Duguay Le 20 août 2018