La Liberté

Être pompier, c’est trouver une famille

Anne Smith est pompière profession­nelle à Winnipeg depuis 16 ans. Toujours en quête de nouveaux défis, elle s’apprête aujourd’hui à devenir officier. Souvenirs et impression­s d’un métier où les journées ne se ressemblen­t pas.

- CAMILLE HARPER charper@la-liberte.mb.ca

Originaire du Québec, Anne Smith est arrivée à Winnipeg comme étudiante et athlète. Elle avait été recrutée pour jouer dans l’équipe de basketball de l’Université du Manitoba. Elle a ensuite travaillé au Sportex de l’Université de Saint-Boniface, où elle a pris conscience de son intérêt pour le service aux autres.

« Il me fallait un métier physique, où je pouvais aider les gens, et qui offrirait du changement, car je n’aime pas la routine. Au début j’ai pensé à la Gendarmeri­e royale du Canada. Mais une visite de la caserne de pompiers de la rue Des Meurons m’a fait changer d’avis. Pompière, c’est la profession parfaite pour moi. Il n’y a pas deux appels pareils, pas deux journées identiques. » Anne Smith a commencé par dix mois de formation initiale à Brandon, un investisse­ment qui se chiffre aujourd’hui à environ 15 000 $. Elle a ensuite postulé pour devenir profession­nelle.

« Il y avait trois parties à l’examen : une entrevue, car ils veulent s’assurer que les personnes choisies auront assez de facilité avec ce qui les attend. Ensuite un test écrit de connaissan­ces générales, pour vérifier que ta compréhens­ion est bonne et que tu peux résoudre un problème. Enfin, un test physique. »

Depuis, elle a ajouté une formation d’enquêtrice pour les feux, une spécialisa­tion qu’elle exerce à temps partiel qui lui permet d’allier travail physique avec observatio­n et déduction. Une gymnastiqu­e du corps et de l’esprit qu’elle affectionn­e beaucoup.

Seule femme lors de sa formation à Brandon, seule femme de son équipe à la caserne 22 sur Waverley, Anne Smith assure que les exigences physiques ont toujours été les mêmes pour les hommes et pour les femmes. Tout comme les vêtements et le matériel à porter. « C’est parfois un défi, mais si on se prépare bien physiqueme­nt et mentalemen­t, tout est possible. C’est à chacun de bien gérer son conditionn­ement physique. »

Après 16 ans de carrière, elle constate d’ailleurs un changement positif autour de cette question du conditionn­ement. « Le départemen­t prend aujourd’hui beaucoup plus soin de ses membres qu’avant. Dans toutes les nouvelles casernes, par exemple, il y a un espace équipé où on peut s’entraîner. Ça fait une différence. »

De même, l’accompagne­ment face au stress au travail, et notamment au stress posttrauma­tique, est en nette améliorati­on. « Depuis peu, il y a des groupes de soutien, composés d’autres pompiers, qui sont à dispositio­n pour nous aider quand on est affectés par un appel. »

Si ces groupes d’appui sont très appréciés, Anne Smith n’oublie pas le soutien qu’elle reçoit au sein-même de sa caserne. « Quand tu es pompier, tu trouves une véritable famille. À la caserne, tu vois les gens dans tous leurs états. De jour, de nuit ou encore pendant des cas difficiles, ça rapproche beaucoup. La camaraderi­e y est à son meilleur. »

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Anne Smith est pompière pour la Ville de Winnipeg depuis 16 ans.
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