La Liberté

Denis Verrier a trouvé son élixir de vie

Denis Verrier a atteint l’âge de la retraite, depuis une bonne douzaine d’années. Après plus de 50 ans au sein du groupe Birchwood Automotive, il continue de vendre des voitures.

- Marie BERCKVENS mberckvens@la-liberte.mb.ca

Pas question de pousser sur la pédale de frein. Denis Verrier semble avoir plutôt trouvé son rythme de croisière. À 78 ans, il travaille toujours pour le groupe Birchwood Automotive, comme vendeur de voitures.

Ce n’est pas un hasard si ce père de deux enfants et grandpère de cinq petits-enfants a choisi de passer sa vie dans un garage. Enfant, il était très vite tombé en amour avec les autos. « Après l’école, avec mon frère, on vendait les légumes de la ferme, sur le bord du chemin à Saint-Norbert. On regardait les chars passer. On s’amusait à dire de quel modèle il s’agissait. C’était comme un jeu : Oh ça, c’est une Chevrolet 35, ça c’est une Ford. »

D’un petit jeu à une affaire, il n’y a qu’un pas. « Avec mon frère, on avait monté une petite compagnie. Toutes les autos qui venaient de la manufactur­e arrivaient à Saint-Norbert. On les déchargeai­t de la railway. On faisait 5 dollars par auto. Quand on en débarquait 15 ou 20 par soir, cela commençait à devenir bon. On faisait ça tous les jours de la semaine. Et on les emmenait aux concession­naires sur Pembina. »

A côté de ce petit job, Denis Verrier a poursuivi sa passion pour les belles mécaniques. En 1957, il achetait sa première Chevrolet. Quelques années plus tard, sa passion pour les voitures a pris de l’ampleur : des Chevrolet Corvette de 1963, de 1966, et puis des Chevrolet de 1935, 1939 et aussi une Ford 35 sont venues s’ajouter à sa collection. « Je les arrangeais et les revendais. Je les mettais devant chez moi. Les gens qui passaient demandaien­t souvent : Tu revends ton auto? » Dernièreme­nt, Denis Verrier explique avoir vendu l’une de ses Corvettes (celle de 1963) pour 120 000 dollars. Il l’avait achetée environ 5 000 $.

En 1969, alors qu’il travaillai­t pour une autre compagnie de voitures, à l’arrière, comme mécanicien, le gérant en charge des ventes lui a proposé de le rejoindre dans son service. « Je me suis dit, il est fou. Je ne suis pas capable de faire ça. Et finalement, tout s’est très bien passé. Depuis que je suis vendeur, j’ai vendu environ 13 000 voitures. En 1982, j’étais numéro 1 de tous les vendeurs au Canada. Je vendais 3 ou 4 voitures par jour. Il y avait des temps où je faisais 70 voitures par mois. »

En ce temps-là, Denis Verrier a poussé un peu trop sur son accélérate­ur. « Je faisais des grosses journées, de 7 h du matin à 7 h du soir. Après ça, j’allais à l’école. Je travaillai­s à la ferme de mes parents aussi. En tout, je travaillai­s 12 h par jour, 6 jours par semaine. Je me suis retrouvé à l’hôpital. Je pensais que j’allais mourir. Je ne pesais plus que 90 livres. Je travaillai­s trop. Je ne mangeais pratiqueme­nt plus. J’ai mis du temps à m’en sortir. »

Denis Verrier a retenu cette leçon de vie. Discipliné, il arrive toujours de bonne heure au travail, à 8 h 30. Mais plus question de prester autant d’heures. Quand il en ressent le besoin, il prend des congés et s’en va aux États, comme il dit.

Denis Verrier continue de combiner ses deux passions, la vente et les vieilles voitures. Il sillonne le Canada et les ÉtatsUnis à bord de l’une de ses street rod, l’une de ses vieilles voitures qu’il a customisée pour qu’elle puisse atteindre la vitesse d’au moins 140 km/heure.

Quand va-t-il s’arrêter? Denis Verrier répond simplement qu’il n’en a aucune idée, qu’il continuera à travailler tant qu’il restera en bonne santé. « Je me tiens ici, car j’aime le monde. J’aime parler. Je vends des autos aux gens que je connais. Et puis, ils reviennent. Et puis après, ce sont les enfants qui veulent acheter des autos. »

Visiblemen­t, il n’est pas prêt de dire stop.

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Denis Verrier.

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