« Aujourd’hui, j’ai plus d’énergie »
Atteinte de sclérose en plaque, Joanne GauthierWiebe, 56 ans, a eu recours au cannabis médical depuis six ans. Avec des résultats que la résidente de La Broquerie estime positifs et concluants.
Durant sa deuxième grossesse, Joanne Gauthier-Wiebe s’est mise à éprouver des douleurs. Le diagnostic officiel n’a pas tardé : sclérose en plaque. « C’était en 2001. Au fil des années, les symptômes se sont multipliés. Les douleurs sont devenues plus fréquentes et intenses. J’étais constamment fatiguée. Ma main gauche a été engourdie pour des années d’affilée. Et j’avais des migraines. » L’état physique de Joanne Gauthier-Wiebe s’est détérioré au point où, il y a six ans, elle s’est vue obligée de quitter ses responsabilités d’enseignante et de conseillère à l’École SaintJoachim.
« J’éprouvais de la difficulté à lire. Ça me prenait cinq heures pour préparer mes leçons. Et je les oubliais. J’étais vraiment dans un brouillard. Une fois, à Winnipeg, je ne savais plus comment rejoindre la rue Marion à partir de la rue Goulet. Alors je me suis mis à travailler à demi-temps. Puis j’ai dû abandonner. Je suis au régime d’invalidité. » C’est alors que Joanne GauthierWiebe est allée consulter son médecin. « J’avais entendu parler du cannabis comme traitement alternatif. Alors j’ai fait de la recherche en ligne. Plus je lisais, plus ça me semblait prometteur. Mais à cette époque, peu de gens utilisaient le cannabis comme médicament. » Son médecin lui a accordé un permis pour obtenir le produit de l’unique fournisseur national autorisé de vendre le cannabis aux patients. « J’en prenais tous les jours. Petit à petit, les symptômes disparaissaient. Aujourd’hui, j’ai plus d’énergie. Et j’ai repris la lecture. Depuis deux ans, je peux finalement me concentrer et retenir les détails d’une histoire. Je n’ai plus de migraines. Le cannabis a sorti mon cerveau des vapes! »
Autres résultats positifs : l’engourdissement de la main gauche est disparu, après 17 ans. « Ça a débloqué l’an dernier. J’arrive encore à peine à le croire. Quand je suis allée en voyage avec ma fille l’an dernier, je n’ai pas eu besoin de ma canne. Je marchais dix milles par jour. » Ce progrès, Joanne GauthierWiebe l’attribue principalement aux propriétés uniques du cannabis, qui interagit avec le système endocannabinoïde du corps humain.
« Le système endocannabinoïde contribue à la régulation du système nerveux, des fonctions cardiovasculaires, et de l’immunité. Aussi, à tout ce qui est lié à l’inflammation, à l’appétit, à l’énergie, à la digestion, à la douleur, à la mémoire et aux états émotionnels. Le système endocannabinoïde a deux séries de récepteurs qui réagissent chacun à deux éléments actifs du cannabis : le cannabidiol (CBD) et le tétrahydrocannabinol (THC).
« Le THC, bien des gens le connaissent. C’est l’ingrédient psychoactif du cannabis, celui qui donne le high de la marijuana récréative. Le CDB ne gèle pas. Mais il réduit la douleur, l’inflammation. Je le prends sous forme d’huile ou, si je veux un effet presque immédiat, je l’aspire avec un vaporisateur. En l’espace de 90 secondes, la douleur est partie. »