La Liberté

« Aujourd’hui, j’ai plus d’énergie »

Atteinte de sclérose en plaque, Joanne GauthierWi­ebe, 56 ans, a eu recours au cannabis médical depuis six ans. Avec des résultats que la résidente de La Broquerie estime positifs et concluants.

- Daniel BAHUAUD dbahuaud@la-liberte.mb.ca

Durant sa deuxième grossesse, Joanne Gauthier-Wiebe s’est mise à éprouver des douleurs. Le diagnostic officiel n’a pas tardé : sclérose en plaque. « C’était en 2001. Au fil des années, les symptômes se sont multipliés. Les douleurs sont devenues plus fréquentes et intenses. J’étais constammen­t fatiguée. Ma main gauche a été engourdie pour des années d’affilée. Et j’avais des migraines. » L’état physique de Joanne Gauthier-Wiebe s’est détérioré au point où, il y a six ans, elle s’est vue obligée de quitter ses responsabi­lités d’enseignant­e et de conseillèr­e à l’École SaintJoach­im.

« J’éprouvais de la difficulté à lire. Ça me prenait cinq heures pour préparer mes leçons. Et je les oubliais. J’étais vraiment dans un brouillard. Une fois, à Winnipeg, je ne savais plus comment rejoindre la rue Marion à partir de la rue Goulet. Alors je me suis mis à travailler à demi-temps. Puis j’ai dû abandonner. Je suis au régime d’invalidité. » C’est alors que Joanne GauthierWi­ebe est allée consulter son médecin. « J’avais entendu parler du cannabis comme traitement alternatif. Alors j’ai fait de la recherche en ligne. Plus je lisais, plus ça me semblait prometteur. Mais à cette époque, peu de gens utilisaien­t le cannabis comme médicament. » Son médecin lui a accordé un permis pour obtenir le produit de l’unique fournisseu­r national autorisé de vendre le cannabis aux patients. « J’en prenais tous les jours. Petit à petit, les symptômes disparaiss­aient. Aujourd’hui, j’ai plus d’énergie. Et j’ai repris la lecture. Depuis deux ans, je peux finalement me concentrer et retenir les détails d’une histoire. Je n’ai plus de migraines. Le cannabis a sorti mon cerveau des vapes! »

Autres résultats positifs : l’engourdiss­ement de la main gauche est disparu, après 17 ans. « Ça a débloqué l’an dernier. J’arrive encore à peine à le croire. Quand je suis allée en voyage avec ma fille l’an dernier, je n’ai pas eu besoin de ma canne. Je marchais dix milles par jour. » Ce progrès, Joanne GauthierWi­ebe l’attribue principale­ment aux propriétés uniques du cannabis, qui interagit avec le système endocannab­inoïde du corps humain.

« Le système endocannab­inoïde contribue à la régulation du système nerveux, des fonctions cardiovasc­ulaires, et de l’immunité. Aussi, à tout ce qui est lié à l’inflammati­on, à l’appétit, à l’énergie, à la digestion, à la douleur, à la mémoire et aux états émotionnel­s. Le système endocannab­inoïde a deux séries de récepteurs qui réagissent chacun à deux éléments actifs du cannabis : le cannabidio­l (CBD) et le tétrahydro­cannabinol (THC).

« Le THC, bien des gens le connaissen­t. C’est l’ingrédient psychoacti­f du cannabis, celui qui donne le high de la marijuana récréative. Le CDB ne gèle pas. Mais il réduit la douleur, l’inflammati­on. Je le prends sous forme d’huile ou, si je veux un effet presque immédiat, je l’aspire avec un vaporisate­ur. En l’espace de 90 secondes, la douleur est partie. »

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Photo : Gracieuset­é Danéa GauthierWi­ebe Joanne GauthierWi­ebe

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