Mettre la main à sa future maison
Anta Mbaye, mère de trois enfants et originaire du Sénégal, a toujours rêvé d’être propriétaire de sa maison. Grâce à Habitat pour l’humanité, ce rêve deviendra bientôt réalité.
Anta Mbaye et sa famille ont quitté le Sénégal il y a huit ans. Elle se souvient encore de son arrivée au Canada, le 24 novembre 2010. « On était en pleine tempête de neige. L’avion avait dû rester en vol, parce que le pilote ne pouvait pas atterrir. Il nous a dit : On va faire une promenade en attendant de pouvoir se poser. »
Dans la mesure où le Sénégal n’est pas un pays en guerre, elle n’a pas disposé du statut de réfugié. « Mon beau-père et mon beau-frère, qui étaient déjà au Canada, nous ont sponsorisés. Je voulais venir découvrir le Canada, et donner plus de chances à mes enfants pour leur avenir. »
Au Manitoba, Anta Mbaye a saisi les opportunités qui se sont présentées. Elle travaille comme aide-soignante à Saint-Boniface et espère obtenir son diplôme d’infirmière de L’Université de Saint-Boniface. « En général, pour travailler au Sénégal, c’est la ségrégation. Il faut connaître quelqu’un, ou être déjà riche pour s’en sortir. Ici, il suffit de vouloir. Si tu es courageux et déterminé, tu peux avoir ton gagne-pain. »
En 2016, la mère de famille a entendu parler d’Habitat pour l’humanité grâce à un ami. « Il m’a dit que l’organisme construisait des maisons pour les familles à faible revenu. Je suis partie prendre les formulaires pour postuler. Ils m’ont informée qu’il y avait environ deux ans d’attente entre le dépôt du dossier et la construction de la maison. »
Pour être sélectionnée, Anta Mbaye devait répondre à certains critères. « Il faut avoir des enfants, un emploi stable pour pouvoir payer la maison, et gagner entre 26 000 et 58 000 $ par an. Dans le formulaire, ils nous demandent dans quelle zone du Manitoba on souhaiterait habiter, et ils nous contactent quand ils ont un emplacement disponible. J’avais demandé Saint-Boniface, pour rester dans le quartier des écoles de mes enfants. » Pour faciliter l’achat aux familles, Habitat pour l’humanité remplace le versement initial par des heures de bénévolat. « J’avais déjà envisagé d’acheter une maison, mais c’était difficile d’avoir d’avance 5 à 10 % de la totalité du prix de la maison. Ici, je dois faire 500 heures de bénévolat, que je peux effectuer sur le terrain, au bureau ou au magasin de l’organisme. » La construction de la maison d’Anta Mbaye et de ses enfants a débuté au mois de juin. « Sur le terrain, ils construisent trois unités, pour trois familles. Nous aurons une maison avec quatre chambres et un jardin. J’ai été bénévole pour la construction. Tu aides à bâtir la maison dans laquelle tu vas habiter. » C’était sa première expérience du genre. « Je n’avais jamais fait de construction, mais j’ai appris beaucoup. J’ai planté beaucoup de clous. C’est une grande fierté et un grand plaisir de voir qu’on a contribué à construire sa propre maison. » Bineta, Seynabou et Bocar Diallo, les trois enfants d’Anta Mbaye, ont aussi apporté leur contribution. « Je les ai emmenés sur le site. Ils n’avaient pas le droit d’aller sur le chantier, mais ils ont aidé à la cuisine. »
La mère de famille a été très touchéeparletravaildes bénévoles. « Je ne réalisais pas à quel point c’était difficile de travailler sous le soleil avant. Voir tous les bénévoles présents, ça montre leur générosité. C’est vraiment beau d’avoir un organisme comme Habitat pour l’humanité qui vient en aide aux familles à revenus modestes. »