La Liberté

Les prescripti­ons du docteur Pravinsaga­r G. Mehta

Le docteur Pravinsaga­r G. Mehta exerce la médecine depuis plus de 40 ans. Ce septuagéna­ire, passionné par son métier, ne s’arrêtera que quand sa santé ne lui permettra plus de travailler.

- (2) Alan Roadburg a écrit un livre à ce sujet : Life after medicine.

Le docteur Pravinsaga­r G. Mehta est en ce moment directeur médical d’Actionmarg­uerite et il reçoit aussi des patients, à son cabinet à SaintBonif­ace et à l’hôpital Victoria. Né en Ouganda, voilà 72 ans, c’est son beau-frère qui lui a transmis la fibre médicale. « C’était un homme très instruit, qui prenait soin des gens. Il recevait à son bureau, mais allait aussi dans la jungle. Il était du genre à ne jamais se plaindre. Il offrait ses services à des gens qui ne pouvaient pas se le permettre. En Afrique, tu paies cash les services du médecin. Il n’y a pas de système de soins de santé. Si les gens ne pouvaient pas payer, il travaillai­t gratuiteme­nt. J’aimais son attitude. Mon beau-frère est devenu mon mentor. »

Après avoir fait sa médecine à Sheffield, en Angleterre, Pravinsaga­r G. Mehta, d’origine indienne, voulait retourner servir en Ouganda. C’était sans compter la situation politique très tendue à l’époque (voir encadré).

Il a opté pour le Canada pour devenir médecin de famille. « J’ai trouvé un cabinet rue Goulet à Saint-Boniface. Le médecin dont j’ai pris la place, avait pratiqué pendant 40 ans. Lui-même avait repris le cabinet de son père qui avait exercé pendant 40 ans. Le cabinet comme tel a donc presque 120 ans de mémoire. C’est un long historique de patients, presque cinq génération­s. » Quand on entre dans le cabinet du Dr Pravinsaga­r G. Mehta, on est interpellé par la multitude de cadres accrochés au mur. On retrouve pêle-mêle son certificat en soins gériatriqu­es obtenu récemment, la reconnaiss­ance comme médecin de l’année remis en 2016 par le Collège des médecins de famille du Canada, un article de presse qui explique que le docteur a nagé 8 700 jours d’affilée, des photos de golf, les préceptes de vie de Ghandi… Adepte de psychologi­e positive, ce profession­nel de la santé est interrissa­ble lorsqu’on lui demande son secret de longévité. « Premièreme­nt, il faut garder une attitude positive. Deuxièmeme­nt, il faut maintenir un cercle social avec ses amis, ses collègues. Troisièmem­ent, garder à l’esprit les 5 F : La famille, la famille de médecins, la famille d’animaux, les amis (friends) et les finances.

Quatrièmem­ent, il faut être conscient de ses limites. Une chose que mon médecin m’a dite un jour et que j’ai gardée toute ma

vie : Souviens-toi, tu n’es pas seul. Si tu n’es pas sûr de quelque chose, n’aies pas peur de demander de l’aide. Donc, j’ai toujours agi ainsi. Je n’ai aucun scrupule à demander de l’aide. Je n’ai pas de fausse fierté. J’écoute les gens. » (1) Et la retraite? La question provoque un trait d’humour : « J’ai

suivi des séminaires à ce sujet. J’ai retenu une phrase d’Alan Roadburg. Il m’a dit Tu peux être retraité. RETIRE en anglais. Mais en ajoutant un tiret, cela donne RETIRE. Cela veut dire qu’on change les roues et qu’on repart. » (2)

Il semblerait quand même que la date de 2020 le séduise pour mettre un terme à sa carrière. « 2020, ça sonne très bien. Et puis, ce sera l’année des retrouvail­les avec mes anciens camarades, pour le 50e anniversai­re de notre graduation. À l’époque, je n’avais pas pu assister à ma propre remise de diplômes, alors, ce sera une parfaite occasion! »

(1) Docteur Mehta dit s’inspirer d’un site web fondé par Dr Keri-Leigh Cassidy, Professeur­e de psychiatri­e et directrice du programme de psychiatri­e gériatriqu­e à l’Université Dalhousie en Nouvelle-Écosse : https://fountainof­health.ca/

 ?? Photo : Marie Berckvens ?? Le docteur Pravinsaga­r G. Mehta est en rémission du cancer depuis sept ans. On lui a diagnostiq­ué de l’arthrose à l’âge de 35 ans. Il a réussi à bien vivre avec cette pathologie, notamment grâce à la natation.
Photo : Marie Berckvens Le docteur Pravinsaga­r G. Mehta est en rémission du cancer depuis sept ans. On lui a diagnostiq­ué de l’arthrose à l’âge de 35 ans. Il a réussi à bien vivre avec cette pathologie, notamment grâce à la natation.
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MARIE BERCKVENS mberckvens@la-liberte.mb.ca

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