La Liberté

Urgences de Sainte-Anne : fermeture de nuit prolongée

- Marie BERCKVENS mberckvens@la-liberte.mb.ca

Depuis le vendredi 19 octobre, le service d’urgence de l’hôpital de Sainte-Anne n’est plus assuré (1), à cause d’une pénurie de médecins. La situation persistera jusqu’à au moins début février.

Une réunion pour évaluer la situation aux urgences de l’hôpital de SainteAnne s’est tenue le 30 novembre entre l’Office régional Southern

Health Santé Sud et les équipes médicales locales. Il a été décidé de maintenir le plan mis en place le 19 octobre. Donc, les services d’ urgence restent fermés de20hà 8 h et les ambulances ne sont toujours pas dirigées vers l’hôpital de Sainte-Anne.

Le docteur Denis Fortier, viceprésid­ent des services médicaux et médecin en chef pour l’Office régional de la Santé Southern

Health Santé Sud commente ainsi ces chiffres : « C’est une réduction de moitié. Ça fait du sens puisqu’on a baissé les heures de moitié. Ces patients ont été pris en charge ailleurs, en ville ou à Steinbach. Il y en a qui

Durant l’été 2018, la moyenne de patients qui fréquentai­ent la salle d’urgence était proche de 40 par jour. Depuis la réduction des heures d’ouverture des services d’urgence, la moyenne se situe à 19 par jour. ont décidé d’attendre le lendemain, pour accéder aux services de santé primaire. On continue de sensibilis­er le public, notamment par les médias, à la bonne utilisatio­n des urgences. Ça a fait un effet aussi, je pense. Les gens sont plus conscients de la situation. »

Selon le docteur Denis Fortier, aucune plainte ou incident n’a été reporté à ce jour. En ce moment, le service d’urgence compte toujours quatre médecins. « Les efforts de recrutemen­t se poursuiven­t. Il n’y a pas beaucoup de médecins qui sont libres. Il y en a encore moins qui sont francophon­es. Et il y en a encore moins qui veulent travailler au rural. C’est toujours la même problémati­que. La liste est courte dans le choix de médecins, pour travailler à la fois en santé rurale et en français. »

Peut-on craindre une recrudesce­nce des activités durant le temps des fêtes? Non, répond le docteur Denis Fortier. « Il n’y a pas vraiment plus d’activités. En décembre 2017, 935 patients sont venus aux urgences de l’hôpital de SainteAnne. En janvier 2018, ils étaient 1 047. Comparé à septembre 2017, ils étaient 964. Il n’y a donc pas de différence significat­ive. La seule chose qu’on remarque parfois, c’est une augmentati­on liée à la saison de la grippe. Mais ici, je ne la vois pas vraiment. »

Si la pénurie de médecins perdure, la situation pourrait devenir plus problémati­que en été. En effet, en juillet 2018, 1 121 personnes sont passées par les urgences de Sainte-Anne. En août 2018, ils étaient 1 315. « Beaucoup de monde passe sur la route nº 1, de Winnipeg vers leur chalet au lac. Sainte-Anne est situé sur leur route si quelque chose arrive. Une hypothèse complément­aire, du fait que des médecins de famille sont en vacances, leurs patients font plus appel aux urgences de l’hôpital. »

En attendant, une embellie se confirme pour le début de l’année prochaine. « On a des médecins qui vont arriver à Sainte-Anne au début de l’année, mais ce sont des médecins qui vont plutôt offrir des services de santé primaire. Jusqu’à présent, ils ne se sentent pas à l’aise de travailler aux urgences. C’est quand même un atout pour la communauté d’amener deux médecins pour offrir des services de santé primaire, ce qui est très important, car c’est là qu’on reçoit la majorité de nos services au cours de notre vie. » Suite à l’arrivée de ces nouvelles recrues, la situation sera évaluée fin janvier. (1) Voir La Liberté du 31 octobre au 6 novembre 2018.

 ?? Archives La Liberté ?? Le Docteur Denis Fortier, vice-président des services médicaux et médecin en chef pour l’Office régional de la Santé Southern Health Santé Sud.
Archives La Liberté Le Docteur Denis Fortier, vice-président des services médicaux et médecin en chef pour l’Office régional de la Santé Southern Health Santé Sud.

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