La Liberté

Sur la question de la démocratie

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Le 21 octobre auront lieu les 43e élections fédérales canadienne­s. Les élections sont la manifestat­ion, sans doute la plus visible, de la démocratie.

Pour définir la démocratie, Alain Deneault aime se référer aux propos du philosophe français Jacques Rancière : « La démocratie suppose qu’on admette que des questions d’intérêt général n’engagent aucune compétence spécifique, pour trancher des questions de déploiemen­ts militaires, de construire des ponts au dessus de rivières, d’enseigner l’histoire à l’école primaire. « Ça ne veut pas dire que la démocratie ne mobilise pas des compétence­s mais qu’il n’y en a pas une qui prime. La démocratie, c’est être capable de concevoir que nous sommes des sujets égaux et que nous avons à titre égal une capacité à penser des enjeux qui nous concernent tous d’emblée. C’est un principe, la démocratie. Ce n’est pas le nom d’un régime. »

Pourtant, pour Alain Deneault, les élections favorisent bien une compétence spécifique : « Savoir prendre le pouvoir, savoir séduire, savoir faire des phrases courtes, savoir être capable de se conformer à un appareil électoral qui nous fait faire le clown pendant quelques semaines. Les élections favorisent une compétence spécifique, celle qui consiste à savoir se faire élire. »

Alain Deneault a déjà proposé dans ses écrits d’établir un Sénat au Canada formé de citoyens tirés au sort, selon un critère de représenta­tion proportion­nelle aux régions : « Ce Sénat aurait le pouvoir de dire au gouverneme­nt : Ça ne me semble pas juste ce que vous faites, au nom de la conscience publique. Au nom d’une espèce de conscience citoyenne qui délibère. Le tirage au sort, ce serait une façon d’essayer de se rapprocher du principe de la démocratie. »

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