Raymond HÉBERT Élections 2019 : un avant-goût
On pourrait croire que les déboires récents du gouvernement Trudeau autour de l’affaire SNCLavalin seront mortels pour le Par libéral. Il devient de plus en plus clair que les interven ons présumées des libéraux en faveur de la compagnie sont bien plus populaires au Québec que dans les autres provinces, qui ont tendance à voir les présumées pressions qu’aurait subi la ministre WilsonRaybould comme étant mo vées par un désir de sauver des milliers d’emplois et un des piliers économiques du Québec. Dans les autres provinces, on perçoit les supposées machina ons du bureau du Premier ministre comme un autre exemple de favori sme à l’endroit du Québec, alors qu’on néglige des enjeux na onaux importants comme les oléoducs. Mais ce calcul est un peu simpliste si on tente de le projeter sur les élec ons fédérales prévues pour octobre 2019. D’abord, les libéraux ont des châteauxforts, non seulement au Québec (où la moisson devrait être fer le, compte tenu de l’effondrement du Bloc québécois et d’un NPD en débandade) mais aussi dans l’Atlan que et dans les régions urbaines de l’Ontario. Ensuite les conservateurs ont leurs vulnérabilités. Par exemple, leur chef Andrew Scheer tergiverse sur la ques on de l’immigra on.Son ambivalence pourrait lui jouer des mauvais tours dans les banlieues de Toronto, riches en sièges et peuplées par de nombreux immigrants. Scheer devra aussi faire face à la menace de Maxime Bernier, qui semble vouloir s’a rer les votes de l’extrême droite canadienne, présente dans toutes les provinces.Ce qui pourrait nuire aux conservateurs dans les lu es serrées. Quant aux libéraux, ils profiteront sans doute de l’effondrement du NPD, tout en perdant certainement des sièges dans l’Ouest, notamment à Winnipeg et peutêtre même le comté de SaintBoniface/SaintVital, devenu depuis quelque temps un comté baromètre qui suit les tendances na onales. Quoi qu’il en soit, les jeux ne sont pas faits, loin de là. Mais on pourrait être témoin tout de même de divisions interrégionales profondes qui auront été provoquées par l’affaire SNCLavalin d’une part, et l’imbroglio autour des oléoducs d’autre part.