HISTOIRE DU FESTIVAL DU VOYAGEUR
Nous célébrons le Festival du Voyageur depuis 1970, mais quelle est l’histoire des voyageurs et d’où vient ce festival? Colin Mackie, directeur des programmes du patrimoine et de l’éducation au Festival du Voyageur, raconte l’histoire des voyageurs de 1780 jusqu’à 1821 et les origines du festival qui les célèbre chaque année. Un grand merci à M. Mackie pour toute l’information.
Bien avant l’arrivée des Européens, le commerce tournant autour de la traite de fourrure était répandu en Amérique parmi les peuples des Premières Nations. Toutefois, avec la demande de chapeaux faits de fourrure de castor en Europe, cette entreprise commerciale a augmenté davantage lors de l’arrivée des Européens en Amérique du Nord.
La Fourche, qui désigne la confluence de la rivière Rouge avec la rivière Assiniboine, au coeur de la ville de Winnipeg, a été un point de rencontre essentiel pour la traite de fourrures pendant les XVIIIe et XIVe siècles. M. Mackie précise : « On sait, avec les travaux des archéologues, que La Fourche était un lieu de rencontre pour le commerce parmi les peuples des Premières Nations depuis 6 000 ans. »
« Des années 1730 jusqu’au XIVe siècle, les compagnies de traite organisées et non organisées se sont rendues à la Fourche pour faire l’échange des fourrures ainsi que des provisions alimentaires avec les gens de Premières Nations. »
C’est pour cette raison que la Compagnie du Nord-Ouest a construit le fort Gibraltar à la Fourche en 1809. Cette compagnie a joué un rôle majeur dans la traite de fourrure des années 1780 jusqu’à 1821. Les voyageurs de cette époque étaient des Canadiens depuis plusieurs générations. Ce sont d’ailleurs les voyageurs de cette époque que le Festival du Voyageur, le plus grand festival d’hiver dans l’Ouest canadien, célèbre.
« La Compagnie du NordOuest engageait des jeunes, une portion étant des Canadiens français, d’autres des Métis, d’autres des Écossais, qui travaillaient comme voyageurs sous contrat pour apporter des biens d’échange vers les postes de traite de l’Ouest. Ils voyageaient de Montréal au fort William, à Thunder Bay, et du fort William jusqu’au Nord-Ouest, appelé le Grand-Nord à l’époque. Ils devaient ensuite transporter les fourrures vers l’Est. « Les voyageurs avaient des contrats avec les compagnies. Ça leur donnait l’opportunité de faire de l’argent, d’avoir de l’aventure, de se marier dans une communauté autochtone et d’avoir une nouvelle vie dans l’Ouest. »
L’idée d’un festival hivernal est venue lorsque les membres du gouvernement municipal de Saint-Boniface voulurent raviver le quartier pendant les mois de janvier et février. Les fondateurs, Georges Forest, un homme d’affaires et son épouse, Anita Forest, ont été les premiers ambassadeurs du Festival du Voyageur.
« Le premier Festival a eu lieu le 26 février 1970. Ça a été un énorme succès, avec au-delà de 200 000 participants. Georges et Anita Forest se sont costumés en Jean-Baptiste Lagimodière et en son épouse Marie-Anne Gaboury, qui sont connus comme le couple fondateur de Saint-Boniface, pour promouvoir la thématique », affirme M. Mackie.
La traite de fourrure de 1780 jusqu’à 1821 reflétait une communauté multiculturelle. Colin Mackie explique : « Tout le monde parlait le français, mais les gens parlaient aussi le cri, les gens parlaient l’anishinaabemowin, les bourgeois étaient des Écossais. La Compagnie du NordOuest était une compagnie anglaise. »
Cette relation coopérative de commerce entre les différentes cultures était motivée par des conditions de vie communes. « Durant la période de la traite de fourrure, les gens avaient des contraintes monétaires. Souvent les voyageurs ne savaient pas lire et n’étaient pas payés autant que les bourgeois. Ces conditions voyageurs économiques à interagir ont poussé avec les d’autres cultures avec un esprit ouvert. Les voyageurs et les autres peuples avaient un but commun : de survivre à l’hiver. »
Le Festival du Voyageur célèbre donc le patrimoine des voyageurs en reflétant la joie de voyageurs. vivre et l’esprit Le but est ouvert d’inspirer des une fierté dans les racines de la communauté. « À travers notre programmation, nous essayons de célébrer l’esprit des voyageurs. Il y a des gens en costume qui vont faire vivre la période des voyageurs dans le fort Gibraltar. Il y a beaucoup de musique traditionnelle, de la musique d’ici, mais aussi de la musique du Québec, une soirée cajun, de la musique moderne... »
« On veut inviter les communautés de partout à participer et à sentir qu’elles appartiennent à l’histoire des voyageurs. » Q