La Liberté

Le secret des sculptures de neige

- Sonia ROUSSAULT aemedias@monusb.ca

Durant le Festival du Voyageur, nous savons qu’il y a de nombreuses activités. La sculpture sur neige en est une incontourn­able. Tous les ans, le Festival accueille de nombreux artistes qui viennent exprimer leur créativité à travers ces immenses sculptures. Pour en savoir plus, j’ai décidé de rencontrer une habituée, Carole Dagenais, qui a chaleureus­ement répondu à mes questions et m’a fait découvrir cette forme d’art.

Carole Dagenais, traductric­e de profession, originaire du Québec, en a fait sa passion. Elle participe chaque année au Festival du Voyageur depuis 1997. Elle a commencé comme bénévole, où sa mission consistait à déblayer la neige, mais encore à aider les sculpteurs de l’époque dans leurs tâches. Petit à petit, elle a pris gout à la sculpture, et de bénévole est devenue aide-sculptrice, puis aujourd’hui, sculptrice sur neige.

Carole est devenue très vite une passionnée, mais elle ajoute : « Il faut que ce soit une passion parce qu’il faut être un peu fou avec ce froid! »

Au début, ce qui l’a poussée à participer au Festival était de rencontrer du monde et de se faire des amis. Et c’est chose faite, elle nous dit qu’elle a fait des rencontres admirables.

L’évènement des sculptures est en fait un symposium internatio­nal. Mais qu’est-ce que c’est, me direz-vous? C’est la question que j’ai posée à Carole Dagenais, et elle nous apprend que ce n’est pas un concours ni une compétitio­n. Pourtant, de nombreux pays y sont représenté­s comme l’Allemagne et la France. Tous s’entraident. Bien sûr, des équipes sont formées pour pouvoir élaborer ces sculptures immenses, mais le Festival suit une démarche coopérativ­e et multicultu­relle. « Il n’y a pas de gagnant », nous dit-elle.

Nous devons absolument nous poser la question sur la façon de créer de merveilleu­ses oeuvres d’art à partir de la neige, qui est une matière naturelle et délicate.

Tout d’abord, tout commence par une maquette. Celle-ci est réalisée afin de donner un aperçu de ce que va être le résultat final.

Dans un second temps, d’énormes blocs de neige sont attribués aux équipes et c’est là que le travail commence. À l’aide de différents outils comme des scies, des pelles ou encore... des Excaliburs (non, ce n’est pas l’épée du roi Arthur, mais bien des outils confection­nés; c’est en fait un recyclage de bâton de hockey et de lame de Zamboni), les sculpteurs vont retirer de la matière au fur et à mesure. Tous ces outils sont indispensa­bles à la confection des sculptures. Sans ces outils, cela n’est pas possible. Durant ce processus, les sculpteurs laissent libre cours à leur créativité, tout en suivant les maquettes qu’ils ont précédemme­nt établies.

Cependant, comme dit plus haut, la neige est une matière bien difficile à travailler. Le principal facteur nuisible est bien sûr les conditions météorolog­iques. Les sculpteurs doivent s’adapter constammen­t, car ils n’ont pas d’autre choix. Carole nous fait part du fait que, lorsque les températur­es sont trop chaudes, la neige peut bien évidemment fondre, et ils doivent donc chercher des techniques pour mener à bien leur projet.

Aussi, il arrive certaines années qu’il n’y a tout simplement pas assez de neige. À ce moment-là, ils doivent utiliser de la neige artificiel­le. Une sculpture de neige prendra environ trois jours à terminer, pour des équipes constituée­s de trois personnes. Les blocs initiaux peuvent mesurer jusqu’à 3,5 mètres de hauteur et de largeur et pèsent des tonnes.

La sculpture sur neige est quelque chose de passionnan­t, mais tout le monde ne peut y participer. Il est d’abord nécessaire de s’inscrire aux environs de septembre au Festival du Voyageur, puis de soumettre son profil ainsi que celui de son équipe. Un jury va alors décider qui participe selon les portfolios qu’auront soumis les candidats. Cependant, il est tout à fait possible de devenir bénévole durant le Festival. Cela peut être un bon début pour commencer à découvrir ce milieu par soi-même et ainsi avoir la chance plus tard de faire partie de ces sculpteurs. Pour cela, il suffit de prendre contact avec le Festival du Voyageur.

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photo : Gracieuset­é Carole Dagenais Blocs de glace primaires, prêts pour devenir des sculptures de neige.
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