La Liberté

Des femmes de compassion et d’action L

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e 21 juin 2019 marquera le 175e anniversai­re de l’arrivée de la première congrégati­on de femmes religieuse­s à la Rivière‐rouge. Arrivées du Québec à quatre, à un temps où le Manitoba ne faisait pas même partie du Canada, c’est à partir de leur humble établissem­ent sur les berges de la rivière Rouge que les Soeurs de la Charité de Montréal, dites Soeurs Grises, tendront les mains avec coeur et compassion à ceux et celles dans le besoin dans cette jeune communauté. Au il des années, les Soeurs Grises ont participé à l’évolution de la société manitobain­e dans de multiples domaines, établissan­t tranquille­ment des oeuvres de bienfaisan­ce avec l’aide de la communauté. Aujourd’hui de moins en moins nombreuses, elles ont remis la gestion et l’avenir de leurs oeuvres entre les mains de laïcs qui croient en la pertinence des valeurs qu’elles incarnent.

UN COURAGE EXTRAORDIN­AIRE

Partir dans l’ouest était toute une aventure pour les quatre premières soeurs grises qui ont fait le voyage de Lachine, Québec, jusqu’à la Colonie de la Rivière‐rouge en canot d’écorce, en 59 jours, pour arriver à Saint‐boniface le 21 juin 1844. « Avant ça, il n’y avait jamais eu de soeurs dans l’ouest », raconte Sr Jacqueline St‐yves, Supérieure de la congrégati­on de 2006 à 2016. Mais l’appel de Monseigneu­r Joseph‐norbert Provencher ne se refusait pas. L’historien Philippe Mailhot explique : « Il cherchait un ordre de femmes religieuse­s avant tout pour enseigner aux illes. L’éducation n’était pas la spécialité des Soeurs Grises, mais elles ont quand même répondu à l’appel. Il y a même eu un processus de sélection, car la moitié de la congrégati­on était prête à partir dans l’ouest, à quitter leur pays en sachant qu’elles ne reviendrai­ent certaineme­nt plus. Ces femmes avaient un courage extraordin­aire. »

LES MAINS À LA TÂCHE

Dès leur arrivée à Saint‐boniface, les quatre soeurs grises se sont mises à la tâche dans tous les domaines où elles percevaien­t des besoins. Sr Jacqueline St‐yves l’af irme, « ce qu’elles ont fait était bien plus grand qu’une simple mission d’éducation pour les jeunes illes ». Philippe Mailhot con irme : « La première chose qu’elles ont faite, c’était de prendre soin des malades en les visitant dans leur maison. » Le besoin se faisant sentir de plus en plus pour accueillir et soigner les malades, en 1871 elles se sont incorporée­s et ont ouvert le premier hôpital autonome à Saint‐boniface et dans l’ouest canadien. C’était une maison de quatre lits à l’emplacemen­t de l’actuel Hôpital Saint‐boniface (HSB). Philippe Mailhot poursuit : « La Corporatio­n des Soeurs Grises a été l’un des premiers actes d’incorporat­ion au Manitoba, indique l’historien. Un siècle plus tard, elles avaient fondé L’HSB, l’hospice Taché, l’orphelinat Saint‐joseph, la St. Mary’s Academy, et le Centre St.amant, entre autres. Toujours modestes et humbles, elles avaient réussi à établir un réseau de services sociaux et de santé d’au moins un milliard $! »

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