La Liberté

Une porte ouverte pour les joueurs de soccer

Deux ans après l’officialis­ation de l’arrivée de la Première ligue profession­nelle au Canada, une première saison vient de commencer pour l’équipe de Winnipeg.

- Amandine CANGE acange@la-liberte.mb.ca

Le Canada sera l’un des trois hôtes de la Coupe du Monde de soccer 2026, avec les États-unis et le Mexique. Or, comme tout pays hôte du Mondial, le Canada devait avoir son propre championna­t, que la Première ligue canadienne de soccer (PLC) démarre cette année.

Aussi, sans cette ligue, les joueurs se voyaient automatiqu­ement contraints de quitter le pays pour pouvoir accéder aux championna­ts de niveaux profession­nels. Les jeunes qui voulaient pratiquer le soccer à un niveau profession­nel n’avaient plus le choix : ils devaient partir aux États-unis ou plus souvent en Europe, où fleurissen­t de nombreux clubs profession­nels.

Patrick Di Stefani, ancien joueur et entraîneur en Europe et actuel entraîneur des gardiens de l’équipe de Winnipeg du Valour FC, voit la nouvelle ligue d’un oeil positif : « Il était temps que le Canada ait une ligue profession­nelle. Ça donnera d’autres alternativ­es aux jeunes joueurs. Ils ne seront plus obligés de partir pour avoir accès au niveau profession­nel. »

La création de cette Première ligue apporte de nouveaux enjeux et objectifs. Patrick Di Stefani explique : « Il faut savoir qu’au Manitoba, il y a seulement cinq clubs dont les joueurs ont entre neuf et 17 ans. Les mêmes équipes jouent toujours les unes contre les autres, ce qui pose problème puisque les joueurs ne peuvent pas continuer de s’améliorer. »

Sans compter la différence entre les joueurs canadiens et les joueurs européens. « Les joueurs n’ont pas les mêmes bagages, les mêmes techniques. Moi, quand j’envoie des jeunes en Belgique pour un stage de soccer, mes collègues belges me disent tous la même chose : Ton joueur

manque de technique. Et ce problème vient du manque de compétitio­n. »

L’ambition de la ligue est de calquer le modèle européen. Une ligue profession­nelle pour des joueurs profession­nels. Un problème s’est posé cependant : pour mettre en marche la Première ligue, il a fallu des joueurs profession­nels. Du fait qu’il y en a peu, les clubs ont dû se tourner vers des joueurs internatio­naux.

Le Valour FC a ainsi recruté une majorité de ses joueurs à l’étranger. Patrick Di Stefani souligne que « l’objectif à long terme est de faire vivre nos clubs profession­nels avec des jeunes d’ici. Leur permettre d’évoluer jusqu’au bout dans leurs villes, dans leurs provinces. »

Autre problème pour la ligue : le manque d’infrastruc­ture dédiée. Rhéanne Marcoux, la directrice de la création pour le Valour FC et les Blue Bombers de Winnipeg, précise : « pour pouvoir faire partie de la ligue, il fallait se faire approuver comme équipe et prouver qu’on avait un stade adéquat. Nous avons de la chance car nous pouvons jouer sur le même stade que les Blue Bombers. D’autres villes n’ont pas cette chance. »

L’objectif final de la ligue est de s’agrandir au fur et à mesure des saisons.

Après une année de travail, l’équipe fait ses premiers pas à Vancouver et vivra son premier match à domicile ce samedi 4 mai 2019 à l’investors Group Field.

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Photo : Gracieuset­é Patrick Di Stefani Patrick Di Stefani, ancien joueur et entraîneur en Europe, actuel entraîneur des gardiens du Valour FC.

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