La Liberté

Au-delà de la détresse humaine

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« Pourquoiya­hvé, restestu loin, te cachestu aux temps de détresse? » (Psaume 10,1)

Une fois de plus ce cri surgit du coeur humain, mû, cette foisci, par la tuerie au Sri Lanka. Avec tant de vies perdues, l’humain questionne le ciel devant son silence, voire son absence. Pourquoi la souffrance? Pourquoi Dieu n’intervient­il pas? Nos réponses à ces questions apaisent difficilem­ent le coeur humain. Nous sommes en devenir, imparfaits, fragiles, intimement liés à la nature et sujet à ses forces, et surtout limités, faillibles et mortels. Et il n’y a pas que la mort qui oppresse. Il y a la maladie, les infirmités, la souffrance physique et psychologi­que, le vieillisse­ment. Il y a les détresses qui jaillissen­t de l’égoïsme humain: les jalousies, les tricheries, les mensonges, les trahisons, les médisances. Sans oublier les détresses subies par l’action ou l’inaction des humains: la pauvreté, la malnutriti­on, les guerres, les homicides, les génocides et les actes d’abominatio­n, comme les récentes tueries.

Le monde créé par Dieu est beau et bon et il se déroule selon ses propres lois et principes. Autant on voudrait que Dieu nous protège de tout danger et de toute source de souffrance, autant nous devons penser qu’il n’est pas assis à une console à manipuler l’univers et à bouleverse­r à tort et à travers les lois naturelles.

Dieu n’est pas asservi aux volontés humaines. Non plus peutil changer le coeur de l’humain au point de nier sa liberté. Il serait un Dieu qui ne respecte pas sa créature, qui nie sa faculté la plus précieuse, celle qui la rend à Son image : la capacité de choisir librement d’adhérer au bien et au vrai.

Si ces raisonneme­nts n’apaisent pas facilement les coeurs bouleversé­s, notre foi peut nous illuminer et nous réconforte­r. Le Christ luimême a pleuré auprès de son ami Lazare et a pris sur lui la misère humaine qui l’entourait. Plus encore, lui qui était près du Père s’est fait homme et n’a pas été épargné des souffrance­s humaines, petites et grandes. En nous rappelant son exemple sur la Croix, notre souffrance peut, comme un creuset, nous transforme­r et nous élever. La venue sur terre du Messie souffrant nous démontre jusqu’où Dieu est allé pour nous témoigner son Amour, d’être à nos côtés. Quel mystère! Il marche avec nous dans nos souffrance­s. Et notre salut et notre glorificat­ion s’accomplit dans Sa souffrance, Sa mort et Sa résurrecti­on. Consolatio­n et élévation pour nous tous, et plus particuliè­rement pour ceux et celles morts en célébrant Sa Pâques.

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