Vivons-nous dans une « récession démocratique »?
Sommesnous en période de « récession démocra que »? Ce e expression, qui prend de plus en plus de place dans le discours public, prétend que la démocra e recule à l’heure actuelle au niveau mondial. Même si des ins tu ons démocra ques existent, ces ins tu ons seraient mises à mal, notamment par la montée de na onalismes, par l’écart se creusant entre les riches et les pauvres, et par une sorte d’intolérance latente qui sape les droits les plus fondamentaux, comme la liberté d’expression.
Il y a au coeur de ce e apparente récession démocra que une nostalgie pour un temps révolu. Le slogan Make
America Great Again de la campagne Trump ne pouvait le montrer plus directement. Les pressions de la Chine sur Hong Kong et le Brexit en sont aussi de bons exemples. Ce e nostalgie semble contredire le philosophe Santayana ( 18631952) qui affirmait : « Celui qui ne connaît pas l'histoire est condamné à la revivre. » Pensons en effet à tous ces gens qui connaissent très bien les conséquences d’un passé qu’ils ont idéalisé et qui pourtant voudraient le revivre.
En ce e période électorale provinciale et fédérale, il apparaît donc u le de se demander non pas seulement quels élus pourront redresser la situa on à court terme, mais lesquels sauront s’opposer à ce courant de récession démocra que. Certes, il serait possible de s’opposer tout simplement à la démocra e et souhaiter le retour d’un quelconque système inégalitaire. Ce qui reviendrait à désirer le retour de l’arbitraire. Car un système inégalitaire n’incarne jamais la volonté universelle. La démocra e n’est sûrement pas le meilleur système possible. Cependant elle permet à plus de gens d’être libres, et à plus de gens libres de l’être de manière égale. La popularité même du concept de récession démocra que n’est pas de bon augure.
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