« L’austérité par l’austérité »

L’économiste de L’USB Julio Lucchesi constate la fermeture du gouvernement Pallister face aux minorités nationales.

« Chez les conservateurs de tous les pays, il existe un discours de l’austérité lié au passé spécifique de chaque région. Par exemple, il a servi à faire face à la dette extérieure.« Mais il y a un nouvel enjeu lié à une certaine vision néo-libérale que j’appelle “l’austérité par l’austérité”. C’est l’idée de l’équilibre budgétaire. Ce discours peut détruire tout projet politique. On ne parle

plus d’identité culturelle ou sociale. Ce n’est pas seulement ici avec M. Pallister. »

L’enjeu de ce type de narration, selon lui, c’est ce qui va rester à la fin. « N’importe quelle valeur qu’on met dans les secteurs comme l’éducation et la santé, ce n’est jamais suffisant. Dans certains domaines de la vie politique, les demandes sont infinies. Le secteur public est toujours déficitaire.

« Quand on pense à des modèles pour donner la moitié des revenus de projets aux Autochtones, est-ce que ce serait suffisant? Il y aura toujours d’autres domaines où on pourrait continuer à investir. Le mieux qu’on puisse faire, c’est de travailler d’une manière transparente et ouverte. On peut faire des compromis financiers, mais aussi maintenir la valeur des choses qui sont au-delà de l’économie. »

Le professeur Lucchesi soutient que les minorités francophones devraient s’intéresser davantage à ces questions et se rapprocher institutionnellement des groupes autochtones. « À la fin, on ne gagne rien en restant divisés. »