La Liberté

SOEUR THÉRÈSE HORS DES SENTIERS BATTUS

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Entrée dans la congrégati­on des Soeurs Grises en 1950, Sr Thérèse Vachon a passé les quelque 20 premières années de sa vie de religieuse dans les écoles du Manitoba et de la Saskatchew­an. « J’avais un goût pour l’enseigneme­nt et la musique. C’est donc dans l’enseigneme­nt qu’on m’a appelée. »

Après sa formation d’enseignant­e à l’école normale, la congrégati­on l’envoie enseigner à La Broquerie, puis à Saint‐ Anne. Elle con ie : « Où que j’enseigne et quel que soit le niveau des élèves, j’ai toujours partagé l’enseigneme­nt avec eux. Je les ai responsabi­lisés. J’envoyais les meilleurs aider ceux qui en avaient besoin. Chacun savait ce qu’il avait à faire. »

Sr Thérèse Vachon est ensuite envoyée à Lisieux, en Saskatchew­an. Là encore, elle innove dans sa façon de gérer ses élèves. « J’avais un jeune là‐bas qui voulait être fermier et n’était pas intéressé à être à l’école. Alors je lui ai proposé de faire sa 8e année par correspond­ance. On ne faisait pas ça à l’époque, mais j’ai fait toutes les démarches pour que ce soit possible. Ce jeune était tellement motivé qu’il a inalement appris à lire, et il est devenu fermier! »

Sr Thérèse Vachon a également enseigné à Saint‐ Norbert, au Manitoba, à une classe d’élèves de 9e à la 11e année qui avaient été mis à la porte dans l’année. « La congrégati­on m’envoyait souvent enseigner aux classes à problèmes, car j’étais bonne avec les enfants en dif icultés d’apprentiss­age ou de comporteme­nt. » À Saint‐norbert, elle a d’ailleurs développé le programme Self

Pace, un programme d’appren‐ tissage à son rythme, selon ses capacités. « Au début, je m’asseyais et je disais aux élèves que je n’allais pas enseigner puisqu’ils n’étaient pas intéressés. Quand ils ont inale‐ ment voulu travailler, on a commencé Self Pace et la classe est devenue calme, travaillan­te et autonome. »

Sr Thérèse Vachon a quitté les salles de classe après 20 ans de service. Mais elle n’a pas complèteme­nt laissé l’enseigneme­nt. « Les Soeurs Grises m’ont envoyée en mission pour développer le service pro‐vie Valade Vitae à Winnipeg et faire l’éducation du public sur l’avortement et ses conséquenc­es. J’ai aussi enseigné la catéchèse dans les paroisses, notamment à Rankin Inlet au Nunavut, ou encore à Esterhazy en Saskatchew­an.

Elle précise que « pour les Soeurs Grises, l’éducation est toute aussi importante que la santé. Nous avons été très présentes dans les écoles et les paroisses pour enseigner. D’ailleurs, pendant très longtemps, seules les religieuse­s enseignaie­nt. Il n’y avait pas de laïcs dans les classes.

« Et quand, comme moi, on avait des idées novatrices pour motiver les jeunes à apprendre, on avait toujours le soutien de la congrégati­on. Si la classe allait bien, on nous laissait faire. »

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Soeur Thérèse Vachon

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