La Liberté

NOUS NOUS SOUVIENDRO­NS D’EUX

Le 6 juin dernier, la Fédération Métisse du Manitoba (FMM) et le Ralliement national des Métis se sont réunis avec des dirigeants du monde entier pour souligner le 75e anniversai­re du jour J à la plage Juno, en Normandie, en France.

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Après les cérémonies en Normandie, David Chartrand, président de la FMM et ministre responsabl­e des Anciens comba ants pour la Nation métisse, s’est rendu à Londres, en Angleterre, afin de personnell­ement rendre hommage à l’ancien comba ant métis Paul Delorme.

Ce vétéran d’origine fransaskoi­se est parti en Europe pour livrer bataille durant la Seconde Guerre mondiale et a participé à plusieurs batailles légendaire­s, dont celle de Dieppe.

Quand il a rencontré Paul Delorme à Londres, David Chartrand lui a présenté un chèque de 20 000 $. « Même si cet argent ne pourra pas effacer les souvenirs atroces de la guerre, j’espère qu’il perme ra de rassurer monsieur Delorme et de lui montrer que le pays pour lequel il a risqué sa vie lui est sincèremen­t reconnaiss­ant pour son courage », a partagé le président de la FMM.

Car l’histoire de Paul Delorme ressemble à celles de milliers d’autres anciens comba ants métis qui se sont portés volontaire­s pour défendre le Canada dans le monde entier. David Chartrand : « Pour leur service, on avait promis aux soldats métis qu’à leur retour, après avoir vécu les horreurs de la guerre, ils auraient accès à des fonds et à des services pour les aider à repartir du bon pied et à reconstrui­re leur vie. Malheureus­ement, ça n’a pas été le cas. »

Aujourd’hui, les anciens comba ants métis peuvent, enfin, voir une reconnaiss­ance. Le gouverneme­nt fédéral s’est récemment engagé à consacrer 30 millions de dollars pour commémorer les anciens comba ants métis de façon appropriée. Il travaille également sur la présentati­on d’excuses officielle­s envers les anciens comba ants métis et leurs familles.

« J’ai passé la plus grande partie des deux dernières décennies à me ba re pour l’indemnisat­ion des anciens

soldats métis et de leurs familles, partage David Chartrand. En ce jour de réflexion, je suis encore plus motivé à aller de l’avant et à m’assurer que le sacrifice et la bravoure des soldats métis ne soient pas oubliés. » David Chartrand n’était pas le seul ministre de la FMM présent sur les plages de Normandie en juin dernier. Will Goodon y était aussi, pour honorer son oncle, Frank Godon père, qui a vécu le jour J sur la plage Juno. L’émotion était à son comble lors des célébratio­ns. « J’étais en Normandie en compagnie de son fils, mon cousin, Frank Godon fils. C’était très important pour nous, encore plus pour mon cousin bien sûr, d’être présents pour les cérémonies du 75e anniversai­re. On a même fait don au musée du Centre Juno Beach de l’uniforme complet de mon oncle. »

Will Goodon se transporte volontiers dans les souvenirs de famille. « Mon oncle Frank père faisait partie du Royal Winnipeg Rifles. Il avait voulu s’inscrire plusieurs fois, mais il était trop jeune. Il a persisté et y est retourné jusqu’à ce que l’aviation royale canadienne l’accepte. »

Frank Godon père était l’un des 14 000 soldats canadiens qui ont pris d’assaut les plages de la Normandie contre les forces nazies le 6 juin 1944. Il n’avait alors que 17 ans. Surtout, il est un parmi les rares survivants aux tirs de fusil et de mortier.

« Après avoir survécu, mon oncle a été fait prisonnier, raconte Will Goodon. Il a été contraint à travailler dans des camps de concentrat­ion jusqu’à la fin de la guerre. Il a vécu des choses horribles là-bas. Il a fini par rentrer au Canada, mais je ne sais pas tout ce qui s’est passé làbas puisqu’il en parlait très peu. »

Frank Godon père a accepté de retourner sur les plages de Normandie il y a une dizaine d’années. Son neveu, Will Goodon, l’y avait alors accompagné, non sans

marquants partie comprendre émotions. difficile voyage très sur ce e avait pense, vraiment ces besoin partie différent il plages, d’un pour n’était lui aimé « De du d’y de qu’il mon a des revivre qu’il même sa retourner, 20e qu’un a aujourd’hui, aussi vie tout siècle. oncle. soit jours derrière si ce enfant. là de le qui permis pour pour Quand On même paysage les s’est aurait Mais lui. me re vivre plus c’était fait passé on de Ce est il y père les qu’il Malheureus­ement, l’âge vivre célébratio­ns de y est soit ces 94 décédé ans. reconnu. retrouvail­les Bien en du janvier qu’il 75e » Frank anniversai­re, n’ait dernier, sur pas Godon les pu à forme jamais plages est de oublié exposé Normandie, puisque en permanence il son ne uni- sera au musée du Centre Juno Beach. Sa mémoire sera donc honorée dans ce musée aux couleurs canadienne­s pendant très, très longtemps.

Will Goodon le reconnaît : « Depuis des années, on crie haut et fort : Comment les oublier? Comment prétendre vouloir honorer la Nation métisse alors que nos anciens comba ants sont oubliés? Ça a mis beaucoup trop de temps à changer, mais il y a du progrès. Je pense que l’on peut se réjouir de ce e nouvelle relation avec le Canada. On peut enfin se sentir honorés d’avoir joué un rôle essentiel dans la protection de notre pays. »

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