JAMIE MOSES NPD, SAINT-VITAL
Je choisis d’être heureux de ce tournant. Assurons-nous que ce ne soit pas la seule et unique fois qu’il arrive.
« Honoré ». C’est le mot qui revient à la bouche de Jamie Moses, tout juste élu député néo-démocrate de la circonscription de Saint-vital. Quelles sont les valeurs de ce jeune père de famille?
Les parents de Jamie Moses sont originaires de Trinité-et-tobago. Lui, il est né et a été élevé à Winnipeg. Diplômé en négoce agricole, il a fait ses armes en intégrant tout d’abord la Commission canadienne du blé (CCB). Quand le gouvernement conservateur de Harper a aboli le monopole de la Commission, en 2012, Jamie Moses s’en est indigné. « J’ai vu des centaines de personnes perdre leur emploi. Je me suis dit : Plutôt que de rester contrarié, pourquoi ne pas agir? Des fois, il faut que des choses comme ça arrivent pour se rendre compte que les décisions politiques affectent la vie quotidienne des gens. »
C’est à peu près au même moment que Jamie Moses commence à s’engager auprès du Parti néo-démocratique, comme bénévole d’abord, pour la campagne électorale de Nancy Allan. Quand celleci a pris sa retraite, en 2016, Jamie Moses s’est présenté pour la première fois dans la circonscription de Saint-vital. Le siège avait alors été remporté par la candidate progressisteconservatrice Colleen Mayer, à moins de 400 votes près.
Le 10 septembre 2019, c’est cette même candidate que le néo-démocrate a devancée en accumulant plus de 4 000 votes. Depuis, tous les médias en parlent : Jamie Moses fait partie de l’histoire. À 34 ans, il est un des trois premiers élus noirs au Manitoba.
« C’est important, bien sûr. Mon but véritable était de représenter ma communauté, qui est celle de Saint-vital. Mais trois personnes noires élues la même année, c’est une étape. Je ne sais pas pourquoi cela n’arrive que maintenant, mais je choisis d’être heureux que ce soit arrivé. Maintenant, assurons-nous que ce ne soit pas la seule et unique fois. Mon espoir, c’est que ça inspire d’autres personnes à atteindre leur but, peu importe leur carrière, leur couleur de peau ou leur milieu social. »
« Durant mes études, j’étais un athlète. Mais je ne jouais pas au hockey. J’ai choisi le football et le basketball, des sports dans lesquels beaucoup de personnes noires jouaient. Je ne jouais pas au hockey. Peut-être ai-je gravité vers ces sports, parce que j’y voyais plus de personnes comme moi. Je n’en suis pas certain. Mais ce qui l’est, c’est que la représentation a un impact et que nous en avons besoin. Je ne parle pas juste de la communauté noire, mais de toutes les communautés de notre province. »
Pour l’instant, Jamie Moses célèbre, avec son épouse, Shannon, et leurs deux enfants : une fille de (presque) quatre ans et un fils d’un an et demi. Là est d’ailleurs toute la motivation du nouveau député. « Maintenant que je suis parent, c’est sûr, ma vision politique en est influencée. Je veux que mes enfants aient une éducation forte, l’accès à des services de qualité, une vie à un coût abordable. Ce sont des enjeux essentiels et je veux faire ça pour eux. Et je pense que si ces enjeux sont importants pour ma famille, ils le sont aussi sûrement pour bien d’autres familles. »