La Liberté

Brian Pallister : un bien singulier Premier ministre

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Madame la rédactrice, D’abord, permettez-moi de vous dire que je suis un lecteur assidu de La Liberté. Je vous remercie pour la qualité du journal. Je vous encourage à continuer votre beau travail. Ensuite, je voudrais partager un constat : cette période de crise que traverse la planète entière a permis de révéler ou de confirmer le leadership extraordin­aire de certains dirigeants à travers le monde. Dans tous les pays, des chefs d’état et de gouverneme­nt se mobilisent pour soulager les souffrance­s de leurs population­s par l’élaboratio­n de stratégies claires et bien réfléchies de sortie de crise du monde d’après la COVID-19. Entre autres, des sommes considérab­les sont dégagées pour apporter de l’aide aux millions de gens qui ont perdu leur emploi et pour soutenir également le secteur privé.

Cette situation contraste avec ce que les Manitobain­s peuvent observer. Leur Premier ministre a une seule question en tête : Comment couper encore plus de services, comment supprimer davantage d’emplois dans la fonction publique provincial­e?

M. Pallister utilise cette crise comme un excellent prétexte pour réaliser ce qu’il a toujours rêvé de faire par idéologie : réduire les services à la population et ramener la taille de la fonction publique à sa plus simple expression. Les centaines d’emplois qu’il veut que Manitoba Hydro supprime, comme ce qui se passe dans le secteur de l’éducation, en est une malheureus­e illustrati­on. Au lieu d’investir et de soutenir les familles, la seule stratégie (si je peux l’appeler ainsi, parce qu’en réalité, il n’en a aucune pour faire face à la crise et préparer le Manitoba de l’après-crise) utilisée par M. Pallister ne fait qu’aggraver les pertes d’emplois et multiplier les difficulté­s dans les familles.

Il utilise plutôt les programmes d’urgence fédéraux d’aide aux citoyens et aux entreprise­s pour se faire un peu d’argent. C’est triste, mais c’est la réalité. Les mesurettes qu’il annonce çà et là sont révélatric­es du fait qu’il n’a aucune ligne directrice claire et aucune stratégie qui tienne la route pour gérer cette crise et réfléchir à un programme cohérent de relance de l’économie du Manitoba. D’ailleurs, la crise sanitaire vient trouver un secteur de la santé en bien mauvais état, malmené par ses réformes insensées. Il suffit de faire un tour dans nos hôpitaux pour s’en rendre compte. M. Pallister ressemble à un pompier qui, après avoir allumé l’incendie, crie au feu. Il n’est pas crédible. Partout au Canada et ailleurs, on voit des chefs d’état et de gouverneme­nt empathique­s, engagés et déterminés à trouver des solutions à la crise, notamment pour soutenir les millions de gens qui perdent leur emploi dans le secteur privé. Ici au Manitoba, nous avons un Premier ministre qui, à l’occasion, verse des larmes de crocodile et qui, par ses actions irresponsa­bles, augmente la misère.

Tout ça fait de M. Pallister un chef de gouverneme­nt bien singulier en ce temps de crise. La seule stratégie qu’il maîtrise est celle de la mise à pied. Ce qui appelle cette question à plusieurs milliards de dollars : À quand la mise à pied de M. Pallister par les Manitobain­s?

Abdoul Sall, le 15 mai 2020.

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