La Liberté

Le but de Square meter for peace : faire collaborer les entreprise­s

- OPHÉLIE DOIREAU odoireau@la-liberte.mb.ca

La carte de l’université Johns Hopkins fait partie de nos quotidiens depuis le début de la pandémie. Pour tenter de montrer la COVID-19 sous un nouvel angle, avec l’aide d’autres femmes, Tatjana Brkic a réalisé une carte d’espoir dans le cadre du projet Square Meter for Peace.

L’optimisme de Tatjana Brkic est inspirant et inspiré. La professeur­e au Collège Red River dirige ses travaux de recherches avec une certitude : « Les entreprise­s peuvent résoudre des problèmes sociaux. »

C’est pourquoi elle soutient des initiative­s de recherches sur les entreprise­s et sur des projets d’innovation­s sociales. Elle est aussi mentor en entreprene­uriat à HEC Paris (1).

L’éternelle optimiste revient sur son parcours intellectu­el.

« Je suis née en Serbie, un pays qui faisait partie de l’ancienne Yougoslavi­e. J’ai voyagé en Italie, en France, en Allemagne, au Canada.

« Enfin un peu partout sur la planète. J’aime dire que je suis une citoyenne du monde.

« En voyageant, j’ai pu me rendre compte que les problèmes des uns étaient souvent les mêmes problèmes que ceux des autres. J’ai donc développé la conviction qu’il y avait une nécessité de se soutenir et de lancer des collaborat­ions sur le plan économique qui pouvaient amener à créer des emplois.

« Le secteur privé a un important rôle à jouer pour inciter à l’innovation sociale.

« Chaque culture peut et devrait même apporter quelque chose à une autre. Il faut prendre conscience que, même si nous percevons le contraire dans les médias, il y a sur Terre plus de gens bons que de gens mauvais.

« Dans des situations tragiques, il est possible que l’humain fasse ressortir le pire. Mais il faut partager le positif et entretenir l’espoir.

« Pour moi, les petites entreprise­s sont les leaders de demain. Leurs survies sont intrinsèqu­ement liées aux communauté­s qui les entourent.

« C’est pourquoi les petites entreprise­s doivent s’efforcer de répondre aux besoins sociaux présents. »

Un projet ouvert sur le monde

C’est forte de cette pensée que Tatjana Brkic a mis sur pied Square Meter for Peace. Elle revient sur l’idée de base du projet.

« Square Meter for Peace est une initiative d’un sous-comité du Rotary Club de Winnipeg, une institutio­n qui oeuvre comme facilitate­ur pour une paix aux niveaux local, national et internatio­nal.

« Il s’agit de donner une dimension concrète à une idée aussi abstraite que la paix dans le monde. Il faut en faire une idée globale, mais pas une idéologie.

« On imagine donc que chaque pays fournirait de manière volontaire un mètre carré de son territoire, qui peut être représenté par un organisme, une institutio­n, une oeuvre d’art. Peu importe.

« Pourvu que ce quelque chose mette bien en évidence la lutte contre des problèmes sociaux globaux. Nous avons commencé ce projet au printemps et la COVID-19 est arrivée. »

Pour Tatjana Brkic, pas question de se laisser décourager par la nouvelle situation. Au contraire même : la COVID-19 l’a inspirée.

« Cette pandémie, c’est une occasion de plus d’avancer dans le projet. Comme le mot l’indique, pandémie implique une dimension internatio­nale. Le nouveau coronaviru­s est un problème qui nous touche tous.

« 26 femmes ont pris part au projet Square Meter for Peace. Elles viennent de milieux socio-économique­s, de cultures et de continents différents.

« En nous demandant comment nous pourrions apporter un peu de positif dans cette crise, nous avons décidé de créer une carte où seraient répertorié­es toutes les entreprise­s qui réalisent des initiative­s positives pour lutter contre la COVID-19.

« Par exemple, à Winnipeg, la compagnie Local Futures permet aux clients de soutenir les petites entreprise­s. Vous donnez de l’argent à une entreprise, et cet argent vous sera reversé sous forme de réductions. Voilà un exemple concret d’innovation sociale.

« Par la suite, nous aimerions que toutes les entreprise­s qui font de l’innovation sociale puissent prendre part au projet, pas seulement dans le cadre de la pandémie. »

Tatjana Brkic étaye son propos.

« Dans une perspectiv­e de mentorat d’entreprise­s, cette carte Square Meter for Peace pourrait permettre à de futurs entreprene­urs de trouver des ressources pour construire leur plan d’affaires et aussi pour transporte­r des modèles d’affaires à une échelle internatio­nale.

« L’appui d’un mentor permettrai­t de favoriser des occasions à l’internatio­nal.

« L’objectif, c’est d’arrêter de penser que les entreprise­s sont sans cesse en compétitio­n.

« Au contraire, il faut réfléchir à des modèles d’entreprise­s qui travaillen­t ensemble, qui procèdent à des échanges de connaissan­ces et de savoir-faire.

« C’est ce principe d’agir ensemble qu’on peut traduire par la formule au moins deux. Cette formule devient le principe dont la mise en pratique permet de tendre vers la paix sociale. »

(1) Haute école de commerce Paris.

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Photo : Gracieuset­é Tatjana Brkic Tatjana Brkic est professeur­e au Collège Red River. Elle dirige des initiative­s de recherches sur les entreprise­s et les projets d’innovation­s sociales.
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