PERCÉE FRANCO À TRANSCONA
L’actuelle directrice de l’école communautaire Saint-georges de la DSFM, Trisha Dubé, deviendra officiellement en septembre la première directrice de l’école de la DSFM à Transcona.
Pour les parents du quartier Transcona qui tiennent à envoyer leurs enfants à l’école en français, la nouvelle est tombée comme une vraie surprise : à compter de septembre, un noyau d’école sera en place.
Alain Laberge de la DSFM explique la toile de fond. Trisha Dubé (dans la photo), qui sera la première directrice de la 24e école de la DSFM, donnera l’impulsion initiale.
Quel est votre parcours dans l’éducation?
J’ai étudié au Collège universitaire de Saint-boniface (CUSB), où j’ai été diplômée en 1996. J’ai enseigné en immersion pendant dix ans dans la Division scolaire Sunrise. En 2007, un poste d’enseignant s’est libéré à l’école communautaire SaintGeorges. En 2012, je suis devenue directrice adjointe et dès janvier 2013, je suis devenue la directrice de l’école.
Saint-georges semble important dans votre vie…
Je suis native de SaintGeorges, j’ai grandi dans ce village. Au début de ma carrière, c’était mon plus grand rêve : devenir enseignante dans l’école de mon village. Ma mère, Diane Dubé, est une personne très impliquée dans la communauté. Elle était commissaire d’écoles lorsque j’étais enfant. Elle a beaucoup revendiqué pour l’ouverture d’une école en français en 1994. En effet, l’actuel bâtiment a d’abord été une école qui a fermé en 1979, puis un centre communautaire avant d’accueillir l’école communautaire Saint-georges.
Pourquoi avoir quitté l’immersion pour la DSFM ?
Je voulais travailler et vivre pleinement l’expérience en français. Dans les écoles d’immersion, ce n’est pas toujours facile de ne vivre qu’en français. C’est même rarement possible. Puisqu’il y a un cursus à double voie, les notes de services sont en anglais, on parle à ses collègues en anglais par respect pour les collègues anglophones et la plupart des évènements sont en anglais.
Et puis l’école communautaire Saint-georges est le seul endroit à part l’église où on peut parler en français. L’identité francophone se construit là-bas. Au rural, c’est plus compliqué qu’à l’urbain.
Est-ce l’une de vos motivations pour devenir directrice de la nouvelle école?
Entre autres, oui. Je sais que gérer une école urbaine, c’est différent. Mais je pense qu’il était temps qu’il y ait une relève aussi pour l’école communautaire Saint-georges. J’ai accompli tous les objectifs que je m’étais fixés.
Et même plus encore. Je voulais me lancer dans quelque chose de nouveau. Cette occasion professionnelle va me permettre de me challenger moi-même.
Vous ne semblez pas inquiète…
Pas du tout! Il faut dire que je suis bien entourée. Je reçois un très bon encadrement de la part du bureau divisionnaire de la DSFM. Dès que j’ai une question, ils répondent présent. Je sais aussi que je peux compter sur l’appui d’autres collègues dans d’autres établissements. Ils sauront très bien m’aiguiller. Le travail en collaboration est la clé de tout. Cependant, je sais que j’aurai à faire un certain ajustement personnel…
C’est-à-dire?
Eh bien au rural, tout le monde se connaît. Par exemple, lorsque j’avais besoin d’un service, j’appelais quelqu’un en lui disant : Pourrais-tu venir dans 30 minutes? À Winnipeg, ça sera différent, il faudra que je sois plus patiente.
Et puis surtout, je devrai commencer à réapprendre tout l’entourage. Ce n’est pas un défi : j’adore faire la connaissance des gens.
Là je vais apprendre à connaître une nouvelle équipe de travail, chacun aura quelque chose à apporter. Et puis je vais découvrir de nouvelles familles, qui ne sont pas forcément toutes originaires du Manitoba. J’ai hâte de mettre en place des projets qui entremêleront toutes ces connaissances, ces cultures et ces valeurs.
Avez-vous déjà réfléchi à quelques projets pour l’école?
Oh oui! J’ai déjà plusieurs idées en tête. Même si je sais que pendant la cohabitation avec les anglophones, ce sera difficile de mettre des choses en place.
Il y a un immense gymnase. Lorsque l’on pourra, j’espère pouvoir y organiser des grands rassemblements. Il y a un foyer, nous pourrions l’aménager pour en faire une salle commune. Elle pourrait être un endroit idéal pour que les enfants puissent avoir leur dîner. Dans la plupart des écoles, les élèves mangent dans leur salle de classe. Ce qui n’est pas toujours optimal.
Aussi, il y a un jardin à l’extérieur. Les élèves actuels s’en servent pour faire du compostage. Nous pourrions continuer et entamer des projets écologiques. Et pourquoi pas faire pousser des légumes pour en redistribuer à la communauté.
La collaboration est votre maître mot…
Exactement. Je veux entreprendre des projets avec les élèves pour eux et faits par eux. Avec l’implication d’organismes de la communauté francophone. Mais aussi avec les enseignants et les parents. J’ai hâte de pouvoir commencer tout ce travail dès septembre. Même si entre la COVID-19 et le partage des lieux, cette rentrée sera vraiment différente des années précédentes. Ça promet d’être de belles années en perspective.