Un premier pas pour les générations futures
Dans un souci de faire sa part pour protéger l’environnement, la Municipalité de Taché a mis sur pied un projet pilote de compostage pour les villages de Lorette et Landmark. Une initiative qui pourrait avoir du potentiel.
Conseiller municipal pour le quartier 4 de Taché, Armand Poirier explique la genèse du projet. « On voit de plus en plus de Municipalités autour de nous mettre en place ce genre d’initiatives. Et puis à l’école, les jeunes abordent davantage le sujet de l’écologie, du compostage et du recyclage.
« Lorsqu’on m’a élu en 2014, il n’y avait rien en place dans la municipalité pour assurer une meilleure gestion des déchets. Tout allait au dépotoir, point final. Puis on a commencé à mettre des règlements en vigueur pour les déchets toxiques et dangereux, pour les pneus. Maintenant, c’est au tour des déchets compostables.
« Ce qui a vraiment poussé en faveur du projet, c’est que désormais il y a une limite de déchets pour une résidence. Par semaine, un foyer ne peut pas produire plus de trois sacs de déchets. Il y avait donc une certaine ouverture pour le projet. Et ça aide. Parce que c’est compliqué en politique de prendre ce genre d’initiative.
On sait ce que ça coûte en main d’oeuvre, en transport et en volonté des gens de participer. Mais pas ce que ça peut rapporter. »
De fait, la motivation personnelle d’armand Poirier n’est pas étrangère à la concrétisation de ce projet de compostage. « Je n’ai pas grandi dans une famille où on pouvait se permettre de jeter quoi que ce soit après la première utilisation. J’ai vu mes grands-mères et grands-pères réutiliser au maximum un objet.
« Par exemple, lorsqu’une bâtisse était démolie, on récupérait les planches et même les clous pour d’autres utilisations. Ou encore le linge de maison servait pour des couvertures ou des tissus essuietout. On donnait une seconde, parfois une troisième vie aux objets.
« Je retrouve avec plaisir cette mentalité dans la nouvelle génération. Je pense que c’est le bon moment de développer des initiatives pro-environnement. »
Le principe du projet est simple : que les personnes mettent volontairement dans un sac compostable leurs déchets organiques. « C’est un projet pilote qui va se dérouler sur six semaines au total. Trois au printemps et trois à l’automne. Le mardi 19 mai a marqué la fin de la première phase. Entre Lorette et Landmark, dès la première semaine nous avions récupéré quatre tonnes de déchets organiques.
« Les résidents de la municipalité peuvent déposer leurs déchets organiques dans des cages mises à disposition à Lorette et Landmark. Nous essayons d’impliquer un maximum de personnes dans ce projet.
« Évidemment nous sommes conscients que nous ne pouvons pas atteindre un 100 %. Nous savons qu’il existe des personnes qui sont moins intéressées et qui pointent un peu du doigt le projet. Mais ces personnes sont souvent challengées par d’autres, qui tentent de leur faire comprendre l’importance écologique du projet. Globalement, nous avons reçu un bon appui populaire. Il y a une vraie envie de penser aux générations futures. »
Cependant, un point au moins reste en suspens. « Nous ne savons pas encore quoi faire du compost récupéré. Pour l’instant, les déchets ont été emmenés au centre de dépotoir dans une section à part. Nous devons réfléchir à comment nous allons utiliser le compost et quels revenus potentiels il est possible d’en tirer. »