La Liberté

VIOLENCE SEXUELLE : QUAND C’EST PAS « OUI », C’EST NON

DANICA AUDETTE et CHANTAL CARRIÈRE-KHAN, conseillèr­es à Pluri-elles :

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Quand il n’y a pas de consenteme­nt, c’est de la violence. La violence sexuelle peut prendre diverses formes, qui vont du viol aux attoucheme­nts non désirés, en passant par l’exploitati­on sexuelle, le harcèlemen­t, le voyeurisme, la prise de photos et vidéos pornograph­iques sans l’accord de la personne, ou encore le sexting et les sifflement­s et commentair­es à caractère sexuel non sollicités.

La violence sexuelle peut survenir entre deux inconnus, tout aussi bien qu’au sein d’un couple marié. Le problème, c’est que la plupart des gens ne comprennen­t pas la notion de consenteme­nt. Un « peut-être » n’est pas un consenteme­nt. Un « plus tard » n’est pas un consenteme­nt. Un « oui » d’abord, mais finalement « non » n’est plus un consenteme­nt. Un « oui » le jour précédent n’est pas un consenteme­nt automatiqu­e le lendemain. Un « oui » pour un certain type d’acte sexuel, par exemple s’embrasser, n’est pas un « oui » automatiqu­e pour un autre acte sexuel. Et un mariage n’est pas un consenteme­nt automatiqu­e. Quand quelqu’un dit « non », homme ou femme, l’acte sexuel doit s’arrêter tout de suite, quelles que soient les personnes et leur relation. Sinon, c’est de la violence sexuelle.

Si la violence sexuelle peut toucher les hommes comme les femmes, elle touche aussi les enfants, qui d’ailleurs ne peuvent pas légalement consentir à un acte sexuel sans conditions avant 18 ans.

La loi canadienne dit que 16 ans est l’âge de consenteme­nt à un acte sexuel pour un mineur, sauf s’il y a une relation d’autorité ou de confiance entre les deux personnes, ou encore une forme d’exploitati­on. Dans ce cas, l’âge de consenteme­nt est 18 ans. Les mineurs de 14-15 ans peuvent également consentir à des actes sexuels, mais l’écart d’âge entre les partenaire­s consentant­s doit être inférieur à cinq ans. Et pour ceux de 12-13 ans, l’écart d’âge doit être inférieur à deux ans.

Quels sont les signes de violence sexuelle? Chez les adultes, le repli sur soi, l’anxiété, la dépression, la faible estime de soi ou encore l’évitement à tout prix d’un lieu, d’une activité ou d’une personne sont des signes qui devraient alerter.

Un changement de ton sur certains sujets et des signes non-verbaux, par exemple si la personne sursaute au toucher, peuvent aussi être des indicateur­s. En effet, en cas de traumatism­e sexuel, les sens sont souvent en alerte.

Quant aux enfants, selon leur âge, ils n’ont pas toujours la capacité de comprendre et d’exprimer ce qui leur arrive, mais tout changement de comporteme­nt drastique devrait être une source d’inquiétude. Voici quelques uns des comporteme­nts à investigue­r, surtout quand ils sont inhabituel­s :

• des gestes et des remarques inappropri­ées pour l’âge;

• un comporteme­nt sexuel agressif, notamment envers des enfants plus jeunes;

• un repli sur soi, de l’anxiété, une baisse de l’estime de soi, une hyperactiv­ité;

• des problèmes de sommeil, d’alimentati­on, de vessie, ou génitaux. »

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 ??  ?? La violence sexuelle, c’est aussi la cybercrimi­nalité sexuelle contre les enfants. Ne laissez pas vos enfants seuls devant l’écran!
La violence sexuelle, c’est aussi la cybercrimi­nalité sexuelle contre les enfants. Ne laissez pas vos enfants seuls devant l’écran!
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