À l’origine du racisme systémique? Des décisions à l’avantage du plus fort
James Thunder propose un bref survol de l’histoire pour tenter de faire comprendre comment se construit un système inégalitaire.
« L’histoire est vraiment longue. Je donne un aperçu des points qui me semblent incontournables.
« Dans les années 1600, la doctrine des découvertes a été établie à Rome. Le pape Alexandre VI avait commencé à l’évoquer dès les années 1500. Cette doctrine religieuse a donné une justification légale pour coloniser d’autres pays, ceux dits du Nouveau Monde.
« En 1756 débute la guerre de sept ans entre les Anglais et les Français, qui en 1763 perdent la Nouvelle
France. La victoire anglaise conduit à la Proclamation royale, un texte qui garantissait essentiellement aux Autochtones le respect de leurs terres. Lorsque le Canada devient un pays en 1867, l’importance des terres dans le développement économique devient incontournable. Le Canada achète les territoires qui appartiennent à la Compagnie de la Baie d’hudson. Une fois en leur possession, à partir de 1871, le Canada signe des traités avec les Autochtones (numérotés de 1 à 11). Ces traités ont posé de nombreux problèmes, car leurs interprétations différaient. Beaucoup de promesses ont été faites. Or rien de très concret ne s’est passé.
« En 1876, le Canada adopte sa Loi sur les Indiens. C’était une manière d’assimiler les Autochtones avec tous les moyens que l’on connaît, comme les pensionnats autochtones, le changement de nom de famille, l’imposition de l’anglais, l’interdiction de rituels, l’impossibilité d’être propriétaire.
« À partir de ce momentlà, l’écart se creuse entre les Autochtones et les nonAutochtones. La Loi sur les Indiens existe toujours, bien que des modifications aient été faites, comme en 1951 la possibilité de quitter la réserve sans la permission de l’agent indien ou, en 1960, l’acquisition du droit de vote aux élections fédérales sans perte du statut d’indien. »