Éloge du petit geste simple
Marilyn Clark a écrit Mon frère et moi et le TSA avec son coeur. Un ouvrage destiné aux enfants qui aborde les questions de tolérance, d’amour et d’empathie, sujets si chers à l’auteure qui « n’imaginerait pas pouvoir écrire sur autre chose ».
C’est le tout premier livre que Marilyn Clark, aide-enseignante native de Saint-Boniface, a écrit. Un projet qui lui est venu « presque d’un rêve, d’une idée qui ne me quittait plus ».
Son fils de 12 ans est atteint d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Sa fille a huit ans, « mais elle paraît bien plus âgée, elle protège beaucoup son grand frère ». Marilyn Clark constatait cependant que la fillette « marchait autour avec un coeur un peu pesant parfois ». Elle semblait prendre des responsabilités trop grandes vis-à-vis de son frère.
Au retour de l’école, la mère parlait beaucoup à sa petite. « On pense souvent à l’enfant “particulier”, mais moins à l’autre enfant qui, pourtant, vit aussi des choses importantes. »
La maman des deux enfants a donc décidé d’écrire en adoptant la perspective de sa fille. L’ouvrage raconte « une journée d’école typique de la fillette, qu’elle passe avec son frère, de son point de vue à elle ».
Pour les illustrations, l’auteure a travaillé avec Chantal Piché (voir encadré), qui connaissait déjà les Éditions des Plaines. Elle précise qu’il a été « facile de choisir l’illustratrice, car la connexion s’est faite tout de suite ». Ses enfants l’ont aidée à choisir les dessins.
« C’est vraiment leur environnement, leur école. J’avais donné une photo des enfants à Chantal Piché pour que ça soit représentatif. C’est réellement un projet de famille. »
S’il plaît, ce livre sera le premier d’une série que Marilyn Clark souhaiterait publier. Une série de cinq à sept livres centrés sur l’empathie et la gentillesse. Son objectif est de pouvoir normaliser ces valeurs, essentielles à ses yeux.
Ce qu’elle espère, c’est que Mon frère et moi et le TSA permette aux parents de lancer des discussions sur ces sujetslà avec leurs enfants. Mais c’est aussi « pour que les enfants qui se sentent différents soient moins seuls ».
Marilyn Clark précise que « même si les enfants qui lisent le livre ne vivent pas exactement la même situation que sa fille, ils peuvent passer par des sentiments identiques, parfois. Dans ce livre, ils peuvent s’identifier aux personnages et se sentir compris ».
Le but n’est donc pas de normaliser les troubles du syndrome autistique, mais de faire valoir toutes les différences. À travers ce projet, elle souhaite mettre en avant ce que chaque être humain recherche finalement : « De l’amour, être accepté tel qu’on est, et avoir des amis. »
Elle espère par ailleurs que son premier ouvrage puisse « servir d’outil pour les écoles, comme pour les parents à la maison. Pour leur permettre d’aborder ces sujets importants qui ne seraient pas forcément discutés autrement ». Et que ça puisse aider les enfants « à accepter les autres tels qu’ils sont, et à lancer des conversations et des actions dans ce sens ».
Aux enfants qui voudront s’y plonger, Marilyn Clark leur conseille de lire l’ouvrage « avec un coeur ouvert.
« Pour que ça les aide à repenser aux petits camarades qui les entourent, à ceux qui sont différents, pour qu’ils s’interrogent sur comment améliorer leur journée. On n’imagine pas à quel point un geste simple comme celui de sourire, ou de demander à l’autre s’il a besoin d’aide, peut impacter leur journée. C’est important d’y penser. »