Une nouvelle vocation pour le carré civique?
Dans le dossier de la vente du 219, boulevard Provencher et du 212, rue Dumoulin, le 8 février 2021 l’administration publique a recommandé la vente des bâtiments à Manitoba Possible, l’organisme qui représente des personnes en situation de handicap à l’échelle provinciale. Leur offre s’éleve à 10 000 $.
Dana Erickson, le présidentdirecteur général de Manitoba Possible, explique la motivation de la soumission. « On est vraiment très enthousiaste que l’administration publique ait recommandé notre projet. C’est quelque chose qui compte énormément pour notre développement.
« Notre plan est d’offrir un campus où il y aura des services pour la communauté basés sur l’égalité et l’accessibilité. On est désireux de créer un endroit qui répondra aux besoins de tous. Ce qui inclut des organismes qui poursuivent la même vision que nous. »
Dans le rapport de l’administration de la Ville de Winnipeg, le plan de Manitoba Possible ne développerait que l’ancienne caserne des pompiers.
Pourtant, Dana Erickson indique bien qu’« on a fait une demande pour les deux bâtisses. Mais on ne souhaite pas développer l’ancien Hôtel de ville. On est conscient que les deux ont une signification historique pour la communauté. On espère être capable de les mettre en valeur et de les célébrer ».
« Notre intention est de préserver les services à l’ancien Hôtel de ville de Saint-boniface. On veut continuer avec les locataires actuels, si c’est possible. »
Dana Erickson est tout aussi clair sur la raison de son intérêt pour le carré civique.
« Il ne s’agit pas de SaintBoniface en tant que tel. Ce qui fait pour nous l’importance du site, c’est qu’il est proche du centre-ville, avec des routes accessibles par plusieurs moyens de transports.
« Outre l’emplacement, il y a la taille du terrain. On a besoin de place pour notre projet d’envergure. »
Manitoba Possible propose de créer un campus avec des emplois, des formations professionnelles, des entreprises sociales, ainsi que des logements pour les personnes en situation de handicap.
Sur les réseaux sociaux, des voix francophones se sont insurgées du peu de considération accordée à la communauté francophone.
Encore une fois, Dana Erickson se veut clair : « Si notre projet voit le jour, on sera très certainement en relation avec la communauté pour cerner les attentes et travailler ensemble. »
Pourtant lors d’une audience publique le 12 février (1), le développeur en charge du projet, Harry Schulz, s’est publiquement prononcé contre la potentielle désignation historique de deux autres bâtiments importants pour la communauté francophone : l’ancienne station de police et les bureaux du Festival du Voyageur.
Ce qui les protègeraient d’une potentielle démolition.
| Mission de Manitoba Possible
« Manitoba Possible a changé de nom en 2020. Avant les gens nous connaissaient sous le nom de Society for Manitoban with Disabilities.
« Notre travail a commencé en 1946, après la Seconde Guerre mondiale, pour apporter du soutien aux soldats qui revenaient au pays. Puis on a donné un appui aux personnes qui avaient contracté la polio. Et on a continué à desservir les gens qui vivent en situation de handicap. Nous avons donc depuis longtemps une présence provinciale, plus particulièrement à Winnipeg. »
L’organisme aspire à une société plus égalitaire. « On souhaite, en travaillant tous ensemble, éliminer les barrières auxquelles sont sujettes les personnes avec un handicap pour qu’elles atteignent une participation pleine et égale à la société.
« Nos missions sont basées sur notre vision : une société inclusive et accessible. »
Dans cette perspective, Dana Erickson souligne la relation de Manitoba Possible avec les gouvernements. « Certains services que l’on fournit sont assurés par du financement du gouvernement provincial et du gouvernement fédéral. Il y a aussi nos propres collectes de fonds. »
Pour l’année 2019-2020, Manitoba Possible a reçu environ huit millions $ de la Province, ce qui représente 59 % de son budget total.
« On a neuf bureaux à Winnipeg et six dans le reste de la province : Thompson, Brandon, Morden, Dauphin, Steinbach et Selkirk. On a environ 200 employés. » (2)