La Liberté

Plaidoirie pour la liberté de mouvement

- Ophélie DOIREAU odoireau@la-liberte.mb.ca (1) https://ici.radio-canada.ca/ nouvelle/1769601/assoupliss­ementsathl­etes-olympiques-paralympiq­uesretour-pays-covid-coronaviru­s

Avec l’apparition des variants du SARS-COV-2, le gouverneme­nt canadien a annoncé de nouvelles mesures, effectives le 22 février, qui visent à endiguer la pandémie. L’associatio­n canadienne des libertés civiles met Ottawa au défi de les justifier avant de les mettre à exécution. Et de prévoir des exemptions.

A vec l’apparition des variants du Sars-cov-2, le gouverneme­nt canadien a annoncé fin janvier que les voyageurs qui rentreraie­nt au Canada seraient bientôt soumis à une quarantain­e à l’hôtel, à leurs frais, jusqu’à l’obtention d’un résultat de test PCR négatif.

Ensuite, ces personnes devront poursuivre leur quarantain­e à leur domicile. Des frais pouvant s’élever jusqu’à 2 000 $ par personne.

Dans une lettre envoyée le 8 février au ministre des Transports, Omar Alghabra, et au procureur général, David Lametti, l’associatio­n canadienne des libertés civiles a demandé au gouverneme­nt des preuves que les personnes ne respectaie­nt pas leur confinemen­t et ces mesures étaient nécessaire­s, ainsi que des exceptions.

L’avocate Cara Zwibel dirige le programme des libertés fondamenta­les de l’associatio­n :

« Je pense que l’intention du gouverneme­nt est de dissuader les gens de partir en vacances. Et de voyager seulement pour des raisons essentiell­es. Voyager pour le loisir ou pour le travail, ce n’est pas du tout la même chose. »

Le 10 février 2021, des médias annonçaien­t qu’ottawa était prêt à des accommodem­ents pour les athlètes qui se préparaien­t aux Jeux Olympiques. (1)

Pour Me Cara Zwibel, c’est bien la preuve que des exemptions peuvent être faites.

« C’est un parfait exemple qui montre que le gouverneme­nt canadien peut choisir qui est sujet à ces mesures. Ce privilège accordé aux sportifs démontre que tout le monde n’a pas à subir les restrictio­ns de la même manière.

« Certains Canadiens sont à l’étranger pour toutes sortes de raisons, comme des raisons médicales, pour être auprès d’un proche qui est malade, ou parce que ce sont des étudiants qui sont à l’étranger et qui veulent rentrer.

« Qu’est-ce qu’on dit à ces personnes-là? Qu’elles ne peuvent plus rentrer chez elles? Ou alors qu’elles vont devoir payer 2 000 $, s’isoler pendant trois jours et ensuite continuer la quarantain­e à leur domicile?

« Je comprends que ces nouvelles mesures sont là pour prévenir des variants qui sont plus contagieux, mais la question doit être posée : Est-ce que ces nouvelles mesures sont vraiment la priorité dans la lutte contre la pandémie? Il y a des sources de contaminat­ion bien plus importante­s. »

Me Cara Zwibel rappelle le droit d’entrer et de sortir du Canada inscrit à l’article 6 de la Charte canadienne des droits et libertés.

« Ce droit, comme tous les droits, est soumis à des limites, mais raisonnabl­es.

« Pour moi, la pandémie n’est pas une raison de limiter les droits. À moins de le justifier par des preuves concrètes. »

L’associatio­n attend plus d’informatio­ns sur les mesures avant de poser d’autres gestes. Par ailleurs, le gouverneme­nt canadien travaille sur l’élaboratio­n d’exemptions. (Voir encadré)

À l’heure d’écrire ces lignes, l’associatio­n canadienne des libertés civiles n’a toujours pas reçu de réponse. Me Cara Zwibel relativise ce silence :

« Je ne sais pas si on doit s’attendre à une réponse. Parfois on en a, parfois non. »

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Photo : Gracieuset­é Cara Zwibel Me Cara Zwibel.

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