La Liberté

L'effet domino provoqué par la crise sanitaire

- LAËTITIA KERMARREC lkermarrec@la-liberte.mb.ca

Chez les malades chroniques, comme les diabétique­s, qui ont perdu leur emploi et leur assurance santé privée, la pandémie a déclenché une situation d'urgence. Le député de Saint-boniface Dougald Lamont veut une action immédiate de la part du gouverneme­nt provincial.

Le chef du Parti libéral du Manitoba affiche son inquiétude. « À la fin de l’année 2020, des milliers de gens avaient perdu leur emploi à cause de la pandémie, et donc leur assurance santé privée.

« Des centaines de familles nous ont déjà contactés pour nous laisser savoir qu’elles ont besoin d’aide afin de payer certaines factures. C’est le cas surtout des familles de diabétique­s, qui ne sont plus couvertes pour les frais d’insuline et le matériel, comme la pompe à insuline ou le moniteur de glucose. (1)

« Et il faut savoir que la situation au Manitoba est plus sérieuse qu’ailleurs au Canada, parce que l’assurance santé publique de la Province ne couvre aucun frais, si ce n’est la pompe à insuline jusqu’à l’âge de 18 ans. Après ça, les coûts sont à la charge des malades, à moins qu’ils ne disposent d’une assurance santé privée.

« Pour le moniteur de glucose, l’appareil qui mesure la quantité de sucre dans le sang du diabétique en tout temps et sans piqûre, il est très cher et non couvert. Il faut compter en moyenne 50 cents de plus par jour par rapport au test par piqûre, qui d’ailleurs est douloureux, et contraigna­nt parce que le malade doit se tester autour d’une douzaine de fois par jour. »

Dougald Lamont rappelle aussi qu’un problème en amène souvent un autre. « Dans le cas du diabète de type 2, si la maladie n’est pas traitée, elle peut entraîner de graves problèmes de santé associés, au niveau du coeur par exemple. » (2)

| Pas de choix

« Donc si les diabétique­s ne se soignent pas par manque de moyens, ça risque de provoquer une crise sanitaire plus importante, avec des coûts conséquent­s pour notre système de santé. Pire encore, dans le cas du diabète de type 1, le traitement est nécessaire pour garder la personne en vie. Les malades n’ont aucun autre choix que de dépenser beaucoup d’argent pour ne pas mourir. » Le diabète n’est pas la seule maladie dont se préoccupe le député de Saint-boniface. « On veut s’assurer que tous les médicament­s qui sauvent des vies soient gratuits. C’est le cas aussi des personnes ayant reçu une transplant­ation d’organe, par exemple. Ils ne pourraient pas vivre sans un traitement immunosupp­resseur. »

Pour Dougald Lamont, la situation se fait donc très urgente.

« Pour essayer de faire bouger le dossier, le Parti libéral a envoyé une lettre adressée au ministère de la Santé. Une campagne a aussi été lancée sur Facebook et Youtube par les familles de diabétique­s de type 1. C’est un défi appelé

#fingerpric­kchallenge, auquel je participe. Le principe est de tester le taux de sucre dans son sang par piqûre pour comprendre le quotidien des diabétique­s sans moniteur de glucose. »

Dougald Lamont tient par ailleurs à ajouter que, déjà avant la pandémie, le diabète constituai­t une crise sanitaire nationale qu’il était essentiel de régler pour prévenir une crise plus grande découlant des problèmes de santé associés à cette maladie chronique.

(1) En ce qui concerne les Premières Nations, le gouverneme­nt fédéral est responsabl­e à 100 % de leurs soins de santé. Cependant, les traitement­s sont fournis par les systèmes de santé provinciau­x.

(2) S’il n’est pas traité, le diabète de type 2 peut déclencher de graves problèmes de santé au niveau du coeur, des vaisseaux sanguins, des reins, des yeux, du système nerveux. La maladie peut engendrer la cécité ou entraîner l’amputation d’un membre, par exemple.

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Photo : Marta Guerrero Dougald Lamont.
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