La Liberté

Les jumelles sous le même toit

- Ophélie DOIREAU odoireau@la-liberte.mb.ca

« Oh, vous vous ressemblez tellement! » As-tu déjà fait semblant d’être ta jumelle? Ça vous arrive de lire dans les pensées de l’autre? » La gémellité attise forcément les curiosités. Dans cette série sur les jumeaux, La Liberté a rencontré Marie-josée et Andréanne Dandeneau

Marie-josée et Andréanne Dandeneau ont toujours été convaincue­s du lien très particulie­r qui les animait.

Andréanne : « Quand on était petites, on nous a assuré qu’on était des jumelles dizygotes. Ce qu’on appelle plus généraleme­nt des fausses jumelles. Mais pour nous, c’était impossible. Nous avions beaucoup trop de choses en commun.

« Un Noël, Marie-josée a décidé d’envoyer un test ADN à un laboratoir­e aux États-unis spécialisé dans les jumeaux. Quand le résultat est arrivé, il n’y avait aucune surprise pour nous. Notre ADN était le même à 99 %. Le spécialist­e nous a dit que les jumeaux des années 1980 n’étaient pas toujours convenable­ment identifiés comme identiques. »

Avoir toujours quelqu’un qui est là pour soi : voilà ce que les jumelles répondent à la question : Comment c’est d’avoir une jumelle?

Marie-josée : « C’est de ne jamais se sentir seule. Il y avait toujours ma soeur avec moi. Elle était la première à comprendre ce que je ressentais, sans que j’aie à lui expliquer quoi que ce soit. C’était génial d’être d’emblée comprise par quelqu’un. Je pense que tout le monde recherche une pareille sécurité. »

Voire une pareille unanimité. En effet, pendant l’entrevue, l’une termine les phrases de l’autre.

Marie-josée : « Pendant trois ans, Andréanne est partie vivre à Montréal. Je me sentais seule, c’était sûrement le pire temps de ma vie. Je lui rendais visite le plus souvent possible! Le plus dur, je pense, c’était de devenir indépendan­te. »

Andréanne Dandeneau oeuvre dans le monde de la mode et Marie-josée se déploie dans le monde musical.

Même si toutes les deux évoluent dans des domaines artistique­s différents, elles ne conçoivent aucun problème d’être confondues avec l’autre.

Marie-josée : « Quand on me prend pour Andréanne, je me sens fière. Parce que souvent on me lance : Oh j’adore tes

vêtements! Je suis contente de sa réussite. Je ne cherche pas à les contredire : Oh non, tu me confonds avec ma soeur. Je prends volontiers le rôle d’andréanne. »

Inutile de dire que les deux soeurs n’ont jamais été en compétitio­n. Bien qu’au secondaire, il y ait eu des moments plus compliqués pour elles.

Andréanne : « Entre 13 et 16 ans, quand tout le monde veut être indépendan­t, je voulais l’être aussi. Mais MarieJosée ne voulait pas l’être, alors elle se tenait tout le temps avec moi. Là, j’en ai eu un peu marre. Mais après cette période, nous sommes très vite redevenues complément­aires.

« À l’école, on a toujours été séparées dans les classes. Je ne comprends toujours pas pourquoi.

« Ils voulaient sûrement qu’on devienne indépendan­tes l’une de l’autre. Mais de toute façon, on a toujours fait ce qu’on voulait. Quand l’envie nous prenait, on allait dans la classe de l’autre. »

Aujourd’hui, elles ont même décidé de vivre sous le même toit.

Marie-josée : « Nous avons fait construire notre maison il y a deux ans. Depuis, on vit ensemble. Chacune a son espace, évidemment.

« Le plus gros défi, c’est de faire comprendre la qualité de notre relation à d’autres. Nous avons deux frères. Même si nous sommes proches l’une de l’autre, on veut aussi rester proches des autres membres de notre famille. D’ailleurs, quand j’ai rencontré ma conjointe, il fallait qu’elle accepte non seulement ma soeur, mais aussi notre relation particuliè­re. Heureuseme­nt, je n’ai jamais rencontré de difficulté­s avec cette nécessité. »

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Photo : Ophélie Doireau Andréanne Dandeneau (à gauche) et Marie-josée Dandeneau sont jumelles identiques.
 ?? Photo : Gracieuset­é Andréanne et Marie-josée Dandeneau ?? Andréanne Dandeneau (à gauche) et Marie-josée Dandeneau.
Photo : Gracieuset­é Andréanne et Marie-josée Dandeneau Andréanne Dandeneau (à gauche) et Marie-josée Dandeneau.

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