La Liberté

Mathieu Allard invite la communauté à passer à l’action

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Madame la rédactrice, Permettez-moi tout d’abord de réitérer ma déception qu’un organisme francophon­e n’ait pas été sélectionn­é pour agir comme garant de l’ancien hôtel de ville de Saint-boniface.

Dans le meilleur des mondes, ma préférence personnell­e – comme celle de plusieurs membres de la communauté – aurait été de voir cet édifice passer à un organisme communauta­ire francophon­e ayant au coeur de son mandat le développem­ent et la vitalité de la francophon­ie manitobain­e.

En tant que conseiller municipal, j’ai fait tout mon possible pendant ces dernières années pour assurer un contexte favorable aux organismes communauta­ires pour qu’ils fassent valoir leurs propositio­ns de projet pour le campus civique.

Nous connaisson­s la suite. La propositio­n de Manitoba Possible a été évaluée comme étant fort supérieure aux autres propositio­ns, y compris celles provenant de la communauté francophon­e. Manitoba Possible n’est pas un organisme issu de la francophon­ie manitobain­e. Cependant, de toute évidence, c’est un organisme inclusif, se voulant encore plus ouvert à la diversité, ayant changé son nom dans ce sens.

Je ne connaissai­s pas ce groupe avant d’apprendre qu’il s’intéressai­t au campus et je continue d’apprendre à mieux les connaître.

Voici, à mon avis, la valeur ajoutée que Manitoba Possible apporte directemen­t à la communauté. L’organisme assurera la pérennité de l’ancienne caserne des pompiers, qui est dans un état de détériorat­ion avancé. Il investira des sommes importante­s pour développer un Village de la mobilité pour personnes en situtation de handicap. Manitoba Possible est un organisme à but non lucratif qui s’engage à fournir un loyer compétitif aux locataires actuels du 219 Provencher. Plusieurs membres de la communauté francophon­e ayant des handicaps jouissent de leurs services. Manitoba Possible a les ressources financière­s et les compétence­s pour assurer l’entretien et le maintien de l’ancien hôtel de ville, lui assurant ainsi un avenir comme monument historique.

Par ailleurs, le projet est conforme au plan secondaire urbain du quartier de Saint-boniface, un plan ayant l’aval de la communauté. La présence de Manitoba Possible dans le Vieux Saint-boniface apportera couleur, vie et diversité à notre riche communauté. Disons que les choses auraient pu être bien pire…

Un élément capital dans la suite des choses est le suivant.

Manitoba Possible l’a répété lors des audiences publiques à la Ville de Winnipeg, et à plusieurs reprises depuis la décision de la municipali­té, y compris dans les pages de La Liberté : l’organisme ne tient aucunement à ce que l’ancien hôtel de ville de SaintBonif­ace fasse partie de leur projet. À mon avis, ce n’est pas trop tard pour retourner à la table à dessin. On me parle de la Cathédrale Notre-dame-de-l'assomption, à Moncton, qui était dans une situation semblable : un édifice patrimonia­l autour duquel la communauté s’est mobilisée et qui a pu rester entre les mains de la communauté acadienne. Est-ce un modèle viable? Y a-t-il d’autres modèles à envisager? Une entreprise sociale? Un organisme à but non-lucratif? Un de nos organismes communauta­ires existants?

Je reste à l’écoute.

Si la passion manifestée par la communauté se traduisait en actes concrets, sachez que je m’engage encore aujourd’hui à poser les gestes qui relèvent de mes compétence­s. Je vous invite aussi à songer aux autres intervenan­ts gouverneme­ntaux qui pourraient avoir un rôle à jouer. Je pense, entre autres, à l’honorable Mélanie Joly, ministre des Langues officielle­s, qui vient de publier un livre blanc proposant, entre autres, un appui impression­nant aux communauté­s de langue officielle en situation minoritair­e. La ministre Joly est aussi ministre responsabl­e du développem­ent économique de l’ouest. Un mariage parfait! Son collègue Steven Guilbeault, ministre du Patrimoine canadien, est responsabl­e du plan d’action sur les langues officielle­s. Il s’intéresser­ait donc sûrement à un édifice faisant partie du registre patrimonia­l canadien.

Enfin, l’honorable Daniel Vandal, député fédéral de Saint-boniface/ Saint-vital, siège au conseil des ministres et pourrait donc sûrement faire valoir un projet. N’oublions pas qu’il y aussi à la Province un ministère du Sport, de la Culture et du Patrimoine, ainsi qu’une ministre des Affaires francophon­es.

Je l’ai dit, je l’ai redit et je le redis encore : si la communauté veut rapatrier son ancien hôtel de ville, il faut passer à l’action.

Peu importe la suite des choses, nous nous devons d’accueillir chaleureus­ement Manitoba Possible, à qui je dis : Bienvenue à Saint-boniface!

Votre serviteur conseiller municipal,

Mathieu Allard, le 19 février 2021. et

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