SFM : le patrimoine a été ignoré
Les frustrations des opposants à la décision de la Ville d’opter en faveur du projet de Manitoba Possible vient en partie du fait que les critères d’évaluation de l’appel d’offres n’ont pas été respectés. «
En particulier celui sur la Compatibilité du projet d’aménagement proposé avec les mesures de préservation du patrimoine, de même qu’avec la culture et le caractère de l’ancien hôtel de ville de Saint-boniface, et avec le Plan secondaire du » nord de Saint-boniface (40 %) . (1)
Daniel Boucher, le directeur général de la SFM, regrette le manque d’écoute de la Ville de Winnipeg. « C’est la Ville qui a établi ses critères. Ce n’est qu’au mois de décembre 2020 que nous avons pu rencontrer les conseillers et conseillères municipaux pour leur faire valoir notre patrimoine. Juste avant, on avait demandé au conseiller Mathieu Allard d’exposer nos » critères, qui avaient été reçus comme points d’infos. (2)
| Hypothèse
À la question de comprendre pourquoi si peu de propositions de projets ont été déposées, Daniel Boucher avance une hypothèse. « Une des explications les plus logiques qu’on a, c’est que dans l’appel d’offres les deux bâtiments étaient vendus ensemble. Or ce sont deux édifices complètement différents : dans l’un il y a plein de vie, plein de gens. Et l’autre exige des réparations sérieuses.
« Ça prend des fonds considérables pour s’en occuper. Il y a bien des groupes communautaires qui ne pourraient pas se permettre d’acheter un édifice qui a besoin de millions en réparation pour l’amener à niveau. Si on en achetait un, on achetait l’autre. »
(1) Les autres critères sont : prix offert total, conditions financières et recettes fiscales qui pourraient être générées par le projet d’aménagement proposé (20 %), preuves d’une capacité financière suffisante pour réaliser le projet d’aménagement proposé sans subvention de la Ville de Winnipeg (20 %) et expérience ou historique de projets et d’initiatives menés avec succès par le promoteur (20 %).
(2) Le but des critères étant : « quel que soit son développement futur, les bâtiments situés sur le carré civique doivent garder leur apparence physique et historique, être accessible au public, être vus comme un bien commun. »