La perspective de Guy Savoie
L’ancien conseiller municipal de Saint-boniface à la Ville de Winnipeg Guy Savoie déplore que des édifices emblématiques du patrimoine francophone passent à d’autres intérêts. Mais il se veut aussi réaliste.
Guy Savoie a été conseiller du quartier Saint-boniface pour la Ville de Winnipeg de 1979 à 1989. Il comprend la logique de la Ville et les émotions des francophones, en soulignant qu’il n’a pas été près d’un dossier municipal depuis une trentaine d’années.
« Je trouve ça très dommage de perdre ces bâtiments. Mais il n’est peut-être pas trop tard pour la communauté, il faut s’organiser.
« C’est clair que la vente de l’ancien hôtel de ville représente une grosse perte pour la communauté francophone. Mais d’un point de vue de la Ville, ces bâtiments ne rapportent rien. Les maintenir représente même une charge. D’un point de vue budgétaire, c’est même une perte nette. Alors qu’on sait que la Ville ne peut pas se permettre un déficit.
« En vendant les bâtiments pour 10 000 $, la Ville s’assure au moins de toucher des taxes. C’est sûr que ça aurait pu être facile de s’organiser pour trouver 10 000 piasses et acheter les bâtisses pour en faire, par exemple, des bureaux pour des organismes communautaires.
« Mais attention, il faut penser à la maintenance. Pour des organismes à but non lucratif, ça pourrait vite devenir un gouffre financier.
« Hormis une volonté de s’organiser de la part de la communauté, j’ai bien peur que les bâtiments soient vendus à ce groupe, Manitoba Possible.
« Encore une fois, on perd ce qui fait partie de notre culture francophone. Mais le domaine culturel, ce n’est pas l’affaire de la Ville.
« Un point que les personnes oublient parfois c’est que ces bâtiments sont des atouts pour la Ville. C’est ce qui attire le tourisme, amène du monde à vivre et des industries. La Ville oublie qu’elle a un inventaire au fur et à mesure que passent les années. Il faut le leur rappeler. »