La Liberté

La part d'Entreprise­s Riel dans le projet de Manitoba Possible

- Ophélie DOIREAU odoireau@la-liberte.mb.ca

Devant le Comité d'orientatio­n permanent des biens et de l'aménagemen­t, du patrimoine et du développem­ent du Centre Ville le 12 février, Dana Erickson, le président-directeur général de Manitoba Possible, a indiqué avoir rencontré des membres de la communauté au sujet de son projet.

Parmi eux, Normand Gousseau. Le directeur général d’entreprise­s Riel a effectivem­ent collaboré avec l’organisme à but non lucratif durant le processus.

Normand Gousseau n’en fait pas mystère. « Oui, Entreprise­s Riel a travaillé avec Manitoba Possible. Harry Schulz, le développeu­r, m’a d’abord approché en avril 2020 pour partager un projet sur lequel il travaillai­t. Il pensait à Saint-Boniface pour l’implanter. Et il envisageai­t comme possibilit­é l’ancien hôtel de ville et l’ancienne caserne de pompiers. »

Normand Gousseau explique que ce type de collaborat­ion s’inscrit dans le mandat de « cette agence de développem­ent économique communauta­ire et de marketing touristiqu­e ».

« Entreprise­s Riel fait beaucoup de travail d’arrièrepla­n avec les développeu­rs à Saint-norbert, à Saint-vital ou à Saint-boniface.

« Dans le cas de Manitoba Possible, je les ai guidés dans ce qu’ils étaient pour faire. Comme dit, on a commencé à discuter du 219 boulevard Provencher et du 212 rue Dumoulin en avril 2020. Mais nous étions déjà en contact avant ça, déjà en 2018, par rapport à d’autres terrains potentiels dans le district Riel.

« C’est important que les personnes comprennen­t ce travail. Beaucoup de dévelop-peurs regardent les possibilit­és d’acheter un terrain dans le district Riel. Ils viennent vers Entreprise­s Riel pour prendre le pouls de la communauté. Leur première question est souvent : Comment on fait pour s’intégrer dans la communauté? Ceux qui veulent bien faire les choses nous approchent pour discuter.

« Souvent, ce sont les conseiller­s municipaux qui nous envoient ces développeu­rs. On les guide en disant : Non, ne construise­z pas à cette hauteur-là. Dans ce casci, avec Manitoba Possible, j’ai travaillé avec eux dans le même esprit de collaborat­ion. Personne n’avait le pouvoir de leur dire : Non, ne répondez pas à l’appel d’offres de la Ville. »

| Dialogue

« J’avais consulté certaines personnes de la communauté en leur indiquant mes intentions, qui étaient de guider Manitoba Possible, en nous protégeant comme communauté. »

Normand Gousseau estime que ce dialogue a permis un résultat positif.

« Si aujourd’hui Manitoba Possible a soumis deux options, qui dans les deux cas ne touchent pas l’ancien hôtel de ville de Saint-boniface, c’est à cause de mes interventi­ons.

« Sinon dans leur projet et dans leur design, ils auraient intégré l’ancien hôtel de ville, comme ils l’ont fait pour l’ancienne caserne de pompiers.

« Moi je leur ai dit : Si vous voulez le soutien de la communauté, ne touchez pas à l’ancien hôtel de ville. Ça, c’est quelque chose que le public ne comprend pas dans le travail d’entreprise­s Riel.

« Pourtant c’est important de savoir que si, dans leur soumission, ils ont tenu compte des locataires du 219 boulevard Provencher, avec une possibilit­é qu’ils continuent à occuper les locaux, c’est à cause du travail qu’on a fait en coulisses. C’est aussi moi qui ai demandé à Manitoba Possible de rencontrer la SFM, Héritage Saint-boniface, le World Trade Centre Winnipeg et d’autres encore. »

De fait, dans le rapport de l’administra­tion publique, on peut lire en page 06 : « Le prix d’achat inférieur à la valeur du marché reflète le coût d’entretien des bâtiments tout en offrant des conditions favorables aux locataires.

« Comme indiqué précédemme­nt, l’acheteur doit tenter de négocier des baux à long terme avec les locataires ou proposer d’autres options pour la rétention des locataires. L’acquéreur aura un an pour négocier de bonne foi. » (1)

Reste que le manque de considérat­ion pour le patrimoine francophon­e dans la propositio­n de Manitoba Possible est avéré. Lors du Comité du 12 février, Harry Schulz, s’est par ailleurs publiqueme­nt prononcé contre la potentiell­e désignatio­n historique de deux autres bâtiments importants pour l’intégrité du carré civique : l’ancienne station de police et les bureaux du Festival du Voyageur.

Normand Gousseau a une idée sur la raison. « Là, c’est juste moi qui dis ça, pas eux : potentiell­ement, on pourrait s’imaginer qu’ils seraient intéressés par l’acquisitio­n de l’ancienne station de police et des bureaux du Festival du Voyageur pour les intégrer dans leur design. C’est la seule raison qui me vient en tête pour comprendre pourquoi ils s’intéressen­t aux terrains voisins. »

Normand Gousseau veut continuer de travailler avec Manitoba Possible. « On est en train de voir quelle approche on va prendre. Mon intention est de continuer le dialogue avec eux, parce que si le dialogue s’arrête, on perd la porte ouverte qu’on a avec eux. Et on prend un risque. »

(1) Traduit à partir du rapport d’administra­tion public.

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photo : Archives La Liberté Normand Gousseau.

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