La Liberté

La voie qui fait émerger la vie intérieure

- Laëtitia KERMARREC lkermarrec@la-liberte.mb.ca

L'artiste visuelle Danielle Fontaine Koslowsky entame toujours ses tableaux par une intuition. La création commence avant que des mots ne s'y attachent. Tel est son chemin pour exprimer son intérieur dans un monde mouvementé.

«Mon type d’art est l’abstrait. Un art que j’affectionn­e particuliè­rement, parce que je trouve qu’il invite l’artiste, et le spectateur, à ressentir le tableau avant que l’esprit ne s’attache à une idée. L’oeuvre permet d’accéder à des expression­s, des concepts, là où le langage nous échappe. »

Pour que son esprit ne s’attache pas à une idée, le processus de création de Danielle Fontaine Koslowsky repose sur la confiance.

« Ça me donne la possibilit­é de sortir de mon intellect, de mettre mon ego de côté, et de peindre à partir de mon coeur. Sinon, ça me limite. Tandis que là, je cède à chaque coup de pinceau qui se présente. »

Les éléments déclencheu­rs de son exploratio­n créative, cette maman de trois enfants au foyer aime les décrire comme « des coups de coude le long du chemin », à l’image de la vente de sa première oeuvre en 2008.

« J’ai toujours eu un désir esthétique. Peindre sur des toiles était pour moi, au début, un moyen de décorer ma maison et d’explorer mon côté artistique. Puis il y a eu ces éléments marquants qui ont approfondi encore plus mon désir de peindre, et qui m’ont permis de trouver vraiment ce que je voulais faire, c’est-à-dire établir un lien entre la beauté, la vérité et ma vie intérieure.

« Je me souviens surtout d’une oeuvre qui m’avait marquée lors de la visite d’une galerie à la Nouvelle-orléans en 2011. J’étais d’ordinaire attirée par des peintures modernes et colorées, pas par des oeuvres réalistes. Et pourtant, c’est une oeuvre réaliste qui m’a profondéme­nt émue. Elle a directemen­t traversé mon coeur, et non mon intellect.

« Cette expérience m’a fait réfléchir sur comment et pourquoi une oeuvre crée des émotions, alors qu’on n’a pas forcément d’intérêt pour elle au départ. Cette connexion m’a laissée avec une véritable passion, qui s’est concrétisé­e ensuite avec les cours d’art que j’ai suivis en 2014 et 2015 à l’université de Winnipeg et au Musée des Beaux-arts de Winnipeg.

« Il y avait toujours quelque chose de nouveau et de créatif dans lequel je voulais sauter. Les projets ont commencé à s’enchaîner. Alors j’ai décidé de prendre au sérieux mon intérêt pour la peinture, en louant un studio dès 2015.(1) Je me suis donné une année à temps plein. avec l’objectif de vendre une peinture par mois pour payer mon loyer. »

Cette année-là, Danielle Fontaine Koslowsky a vendu exactement le bon nombre de tableaux pour payer son loyer et ses factures, l’encouragea­nt ainsi à continuer. En constante évolution, l’artiste visuelle a parfois du mal à définir ses inspiratio­ns, d’autant qu’elle suit son intuition sans vouloir analyser.

« La pandémie, en l’occurrence, m’a certaineme­nt touchée personnell­ement et a eu un impact sur mon art, même si c’est difficile à définir vu la durée de l’évènement.

« D’autant que j’ai commencé à suivre des cours sur la voie contemplat­ive au début de la pandémie, initiative qui a influencé mon art au même moment. »

| Impact de la pandémie

Si la pandémie a influencé son art, la crise sanitaire a aussi eu un impact sur son processus de vente. Comme pour bien des artistes.

« Être au studio a été très difficile pour moi en 2020, à cause des enfants dont je devais m’occuper. Mes six exposition­s prévues ont été annulées. Alors j’ai décidé de concentrer mes énergies sur les commandes en ligne et les cours que je suis sur internet. »

Si les restrictio­ns sanitaires se relâchent, il deviendra possible d’apercevoir la vie intérieure de Danielle Fontaine Koslowsky posée sur toiles.

« Je prévois une exposition solo cet été à la Gallery in the Park, à Altona. En espérant que ça puisse se faire en présentiel. »

Chose certaine, l’artiste participe à une exposition pour le 20e anniversai­re de la Maison des artistes visuels. 20 artistes francophon­es en seront, comme l’explique Danielle Fontaine Koslowsky.

« Dix qui étaient présents au début de la Maison, et dix qui viennent de la rejoindre. L’évènement se fera probableme­nt en ligne, vers le 25 février. » (2)

( 1) Le studio s’appelle Artlington Studios au 618 Arlington street.

(2) L’évènement appelé En

conversati­on et se déroulant à 19 h en Facebook Live est gratuit.

« Mon type d’art est l’abstrait. Un art que j’affectionn­e particuliè­rement, parce que je trouve qu’il invite l’artiste, et le spectateur, à ressentir le tableau avant que l’esprit ne s’attache à une idée. »

- Danielle FONTAINE KOSLOWSKY

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Photo : Marta Guerrero Danielle Fontaine Koslowsky se consacre à son art depuis six ans.

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