La Liberté

Les médias communauta­ires veulent leur juste place

- OPHÉLIE DOIREAU odoireau@la-liberte.mb.ca

Si le document de réforme sur la Loi sur les langues officielle­s a suscité beaucoup d’enthousias­me dans la francophon­ie canadienne institutio­nnalisée, les représenta­nts des médias communauta­ires affichent leur franche déception.

Comme porte-parole du Consortium des médias communauta­ires de langue officielle en situation minoritair­e, et président de L’APF, Francis Sonier regrette d’emblée le peu de considérat­ion qui a été accordée.

« En faisant la lecture du document émis le 19 février par la ministre des Langues officielle­s Mélanie Joly, on est forcément déçu. C’est vraiment une déception. »

Dans le document de réforme de 30 pages, le diffuseur public Radio-canada est mentionné 18 fois, alors que les autres types de médias n’apparaisse­nt que deux fois.

L’éditeur et directeur général de L’acadie Nouvelle, le quotidien de langue française du Nouveau-brunswick, souligne : « Votre consortium regroupe 105 médias communauta­ires, journaux et radios. Et pourtant on ne se retrouve pas dans ce document. »

Un fait que déplore hautement Francis Sonier. « On n’est pas Radio-canada, on n’est pas un mouvement associatif, on n’est pas une institutio­n non plus. Visiblemen­t, les médias communauta­ires ont été mis dans la case institutio­nnelle.

| Pas une institutio­n

« Or nous ne sommes absolument pas des institutio­ns. Donc, dès la sortie du document, on a amorcé des discussion­s avec le bureau de la ministre Mélanie Joly. On peut dire qu’on a reçu une bonne écoute, le dialogue est ouvert. C’est un point positif de pouvoir entamer des discussion­s. »

Car le document présenté n’est qu’une première ébauche de ce que pourrait contenir la Loi sur les langues officielle­s modernisée. Un point que rappelle fort volontiers Francis Sonier.

« Ce n’est pas final, c’est un espèce de livre blanc. Et je pense qu’il est encore possible de l’adapter pour permettre aux médias communauta­ires de s’y retrouver. En tout cas on l’espère.

« Même si le premier sentiment était la déception, on prend la chose de manière constructi­ve. On va aller dans le dialogue.

« Comme nous ne sommes pas devant le texte final, le document est une occasion à saisir pour donner une juste place aux médias communauta­ires. Il faut lever la main et faire entendre notre voix. »

À cette fin, Francis Sonier revient sur un point qu’il estime central.

« Comme médias communauta­ires, on se distingue des institutio­ns, ou de RadioCanad­a. Il faut que l’on soit reconnu comme tel.

« Les médias communauta­ires participen­t à cette toile des langues officielle­s au Canada. Ils sont partie prenante.

« J’ajoute que pour le consortium, il est important de considérer autant les francophon­es hors Québec que les anglophone­s au Québec. »

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Photo : Gracieuset­é Francis Sonier Francis Sonier.
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