La Liberté

Les jumeaux Tétrault de La Broquerie

- Mathilde ERRARD Collaborat­ion spéciale

« Oh, vous vous ressemblez tellement! » As-tu déjà fait semblant d’être ton jumeau? Ça vous arrive de lire dans les pensées de l’autre? » La gémellité attise forcément les curiosités. Dans cette série sur les jumeaux, La Liberté a rencontré Patrick et Gérard Tétrault.

Le rendez-vous est donné à La Broquerie, la terre natale de Gérard et Patrick Tétrault. Devant une bière à l’hôtel, on sent une grande énergie entre ces deux grands hommes bien bâtis. Bien des fois, quand l’un commence une phrase, l’autre la termine. Tel un match de ping-pong, il est parfois difficile de suivre leurs blagues et leurs Mais si, tu te souviens?

Patrick Tétrault commence d’emblée : « Avoir un jumeau apporte des moments positifs comme négatifs. Déjà, tu as toujours un partenaire avec toi quand tu te trouves dans une nouvelle situation ou que tu arrives dans un nouveau milieu, comme à l’université, ou à un camp d’été quand on était enfant.

« Même à l’école, c’est pareil, tu avais toujours quelqu’un vers qui te tourner : Hé, psst, je ne comprends pas telle ou telle chose. » Avec les amis, c’était aussi plus facile, se souvient-il :

« C’était souvent plus facile de faire une équipe pour le sport ou de se faire des amis, notamment parce qu’on était déjà deux. »

Et puis, il y a les désavantag­es. Ceux de la vie courante, comme le raconte Patrick Tétrault : « Au moins trois fois par semaine, une personne nous confond. Alors si c’est juste une petite conversati­on, on passe, on répond, on fait comme si de rien n’était. Mais, sourit-il, à un moment donné, si on ne peut plus répondre, on finit par prévenir la personne : Attends, stop stop, tu me prends pour mon frère! »

Certains autres inconvénie­nts de la gémellité peuvent devenir parfois un peu plus lourds à supporter.

Les jumeaux ont fait ci, les jumeaux ont dit ça, pendant leur enfance et adolescenc­e, ils ont souvent été considérés comme une paire : un manuel pour deux à l’école, même coupe de cheveux, même vêtements, même fête d’anniversai­re jusqu’à la vingtaine, même chambre jusqu’à la fin de l’université.

Gérard Tétrault rigole en regardant son frère : « J’ai dit à ma femme en plaisantan­t : Ça va te prendre 23 ans de mariage pour que tu puisses dire que tu as dormi avec moi plus de temps que mon frère. »

Plus sérieuseme­nt, il explique que parfois, ça été « difficile de faire mon propre nom. Naturellem­ent, certaines personnes nous comparaien­t. Mais, avec le temps, on s’habitue. Et vers la fin des études, chacun a commencé à suivre sa propre voie et à prendre plus de liberté ».

Aujourd’hui, même si les deux frères sont très occupés avec leurs familles respective­s et leur travail, leurs chemins se croisent souvent. Ils habitent à La Broquerie et travaillen­t dans le domaine du transport. Patrick Tétrault est propriétai­re et président de sa compagnie de transport, One Call Logistic Inc, et Gérard Tétrault est directeur des transports et de la logistique de la compagnie agroalimen­taire Hylife, présente dans une vingtaine de pays.

Ils sont également tous les deux très impliqués dans le milieu sportif de la communauté, notamment comme entraîneur­s d’équipes de hockey de La Broquerie.

D’ailleurs, petit clin d’oeil, ils entraînent tous les deux une équipe de hockey qui chacune compte des jumeaux. « On comprend facilement leur réaction, leur dynamique et leur langage non-verbal, remarque Patrick Tétrault. Sur la glace, ils ont un peu les mêmes règles que nous quand on était jeunes. » Et son frère complète : « Quand l’un se fait taper dessus, on sait que l’autre est déjà en train de courir vers lui. »

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Photo : Mathilde Errard Patrick (à gauche) et Gérard Tétrault, originaire­s de La Broquerie, sont nés en 1981.

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