La Liberté

Pénitence ou conversion

- Vous pouvez aussi lire la Chronique religieuse de la semaine, ainsi que les chroniques antérieure­s sur le site Web de l’archidiocè­se de Saint-boniface : http://www.archsaintb­oniface.ca/main.php?p=217

Dans l’esprit de plusieurs, le carême évoque un temps de pénitence, de sacrifices, de privations… Ce n’est pas faux de le considérer ainsi parce que, de fait, le carême nous appelle au renoncemen­t. Cependant, pour bien mettre les boeufs devant la charrue et non l’inverse, il est préférable d’envisager ce temps fort comme un appel à la conversion. Je m’explique. Les soucis quotidiens, le désir de confort, l’appât du gain nous solliciten­t constammen­t. Si bien qu’ils viennent obstruer nos horizons et nous font oublier quelque peu celui qui donne tout son sens à notre vie : Dieu lui-même. Nous avons alors besoin d’être interpellé­s pour nous tourner plus résolument vers le Seigneur. C’est cela la conversion; et c’est en cela que le carême devient une démarche de conversion. Mais comment entrer dans cette perspectiv­e? Pour que le carême nous aide à nous tourner – convertir – davantage vers Dieu, notre but ultime, il importe d’utiliser des moyens efficaces. Vous avez sans doute, dans le passé, regardé les Jeux olympiques à la télévision. Vous avez admiré des centaines de leur discipline sportive respective, en vue de l’obtention de médailles. Des reportages sur ces athlètes vous ont permis de découvrir la rude discipline qu’ils doivent s’imposer pour y parvenir. Sans renoncemen­ts, privations, sacrifices volontaire­ment acceptés, ils ne pourraient atteindre leur objectif. Ils vivent un véritable combat contre la facilité, parce qu’ils ont un objectif précis toujours présent à leur esprit.

Sans moyens appropriés, notre démarche de conversion du carême serait vaine, comme seraient vaines les ambitions de l’athlète qui refuserait une sévère discipline. Mais quels moyens choisir pour mieux nous tourner vers Dieu? Dès le début du carême, l’église, dans sa liturgie du Mercredi des cendres, nous en propose trois : la prière, le jeûne et l’aumône. Ils sont importants et liés entre eux.

La prière dans le silence et la méditation nous situe devant Dieu et permet de réorienter notre vie sur l’essentiel. Le jeûne de nourriture, par la faim qu’il provoque, nous rappelle que l’être humain ne se nourrit pas seulement de pain, mais de toute parole venant d’en haut. L’aumône, en nous ouvrant au partage de nos biens avec nos semblables dans le besoin, nous évite de nous installer dans la facilité.

L’actuelle pandémie répandue dans le monde entier nous désinstall­e parce qu’elle nous oblige d’une certaine manière à changer nos habitudes. Elle nous incite de ce fait à des renoncemen­ts que nous pouvons accueillir comme un appel à nous tourner davantage vers Dieu.

Posons-nous la question suivante : pour l’évangile, quels gestes poser en ce carême bien particulie­r, celui de la COVID-19?

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Prêtre

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